Le roi Bitcoin est mort, vive le roi!

Stéphane Ifrah

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Chronique blockchain. Le premier ETF lié au bitcoin a fait ses débuts à Wall Street cette semaine.

Beaucoup avait enterré le «roi» Bitcoin cet été quand son prix est tombé en dessous de 29’000 dollars après avoir atteint un plus haut de 65’000 en avril dernier. Cette baisse a été déclenché d’une part par un emballement spéculatif important sur le début d’année qui a entrainé une prise de profit de la part des investisseurs avertis. D’autre part, la politique chinoise interdisant les activités de minage a pesé fortement sur les cours du fait de la nécessité de vendre des Bitcoins en masse pour relocaliser leurs activités en dehors du territoire.

Avec la correction de marché, tous les spéculateurs de court terme ont été sortis de leurs positions. En même temps, les investisseurs stratégiques sont revenus sur ce marché ces dernières semaines permettant au prix du Bitcoin de retrouver ses plus hauts de l’année et préparant ainsi une fin d’année en fanfare où l’on devrait aller voir au-delà de 100'000 dollars. Pour rappel, cet objectif est dérivé du modèle «Stock to Flow» que j’ai présenté à de nombreuses reprises, basé sur la rareté de cet actif.

Le plus gros véhicule permettant une exposition sur le Bitcoin est le GBTC (Grayscale) dont l’encours actuel est de 40 milliards de dollars.

Cette semaine, on a vu arriver le premier ETF américain lancé par ProShares, augmentant le nombre de supports d’investissement indexés sur le prix du Bitcoin et accessibles à des investisseurs institutionnels. Pour des raisons réglementaires, cet ETF est géré intégralement à l’aide de futures listés sur le CME ce qui a permis sa sortie alors que les ETF qui utilisent le marché du Bitcoin «physique» sont toujours en attente du feu vert du gendarme américain (SEC). On peut également observer que l’Open Interest sur ces mêmes futures a atteint un record, témoignant une nouvelle fois de l’engouement des investisseurs professionnels pour cette classe d’actif. Pour rappel, le plus gros véhicule permettant une exposition sur le Bitcoin est le GBTC (Grayscale) dont l’encours actuel est de 40 milliards de dollars.


 

Le milliardaire américain Carl Icahn a récemment déclaré que le Bitcoin pourrait être un meilleur outil de couverture que l’or contre l’inflation qui est en train d’augmenter partout dans le monde. Pour le moment, les banques centrales semblent encore contrôler le marché des obligations pour que les taux long terme n’entravent pas la croissance. Mais clairement les injections monétaires massives de cette dernière décennie commencent à se faire ressentir sur les niveaux des prix. 

Historiquement, l’actif refuge par excellence en cas d’inflation était l’or car les banques centrales sont incapables d’en imprimer.

En ce qui concerne les taux de change, ces impressions monétaires ne se perçoivent pas car toutes les grandes zones ont adopté la même politique de manière synchronisée. Cependant, on a pu observer les effets au niveau des actifs physiques (actions, immobilier, matières premières …) dont les prix montent assez régulièrement depuis plusieurs années. Historiquement, l’actif refuge par excellence en cas d’inflation était l’or car les banques centrales sont incapables d’en imprimer. Il faut alors se souvenir que le Bitcoin a été en partie créé pour lutter contre cette dérive monétaire en 2009.

Après un emballement spéculatif cet été, le Bitcoin a repris sa marche en avant et continue d’attirer de nombreux intérêts de la part d’investisseurs institutionnels cherchant à la fois des couvertures contre l’inflation, de la décorrélation par rapport à leurs portefeuilles d’investissement et une espérance de rendement supérieure à toutes les autres classes d’actifs. 

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