Les marchés européens saluent l’avancée des négociations sur l’Ukraine

AWP

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Paris décolle de 3,08%, tiré par les valeurs du luxe. Francfort monte de 2,79%, Milan de 2,41% et l’Euro Stoxx 50 de 2,96%. A Zurich, le SMI progresse de 1,40%.

L’optimisme regagnait les marchés boursiers mardi, après que des avancées dans les négociations entre l’Ukraine et la Russie ont été rapportées, ce qui a fait chuter le pétrole et bondir le rouble.

La Bourse de Paris a pris 3,08% à 6’792,16 points, tirée par les valeurs du luxe. La place de Francfort a gagné 2,79%, Milan 2,41% et l’Euro Stoxx 50, indice européen de référence, 2,96%. A Zurich, le SMI a gagné 1,40%.

A la Bourse de Moscou, l’indice libellé en dollar RTS est monté de plus de 7%. Londres a grappillé 0,86%, lestée par le secteur des matières premières.

Wall Street évoluait dans le vert également, le Dow Jones prenait 0,60%, le S&P 500 0,67% et le Nasdaq 1,19% vers 16H10 GMT.

Les pourparlers entre Moscou et Kiev, mardi à Istanbul, ont été «substantiels» et ouvrent la voie à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour mettre fin au conflit qui a débuté il y a plus d’un mois, ont estimé les négociateurs des deux camps.

Les progrès semblent très «prometteurs», plus qu’à «n’importe quelle étape (des pourparlers effectués) depuis le début de l’invasion», a relevé Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Signe que les discussions ont avancé, la Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, ont indiqué mardi des négociateurs russes.

«C’est la première fois dans ce conflit que nous voyons des indications d’une quelconque réduction de l’action militaire du côté russe», a souligné auprès de l’AFP Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

La perspective d’une détente du conflit se voyait sur le marché du pétrole, où les deux contrats de référence sur le marché du pétrole ont perdu jusqu’à plus de 5% dans la journée, lestés par ailleurs par un confinement en Chine qui pèse sur la demande.

Vers 16H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai lâchait 3,49% à 108,52 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour le contrat à échéance en mai, cédait 3,49% à 102,31 dollars.

D’autres matières premières, comme le palladium ou le blé, reculaient également.

Le marché des changes réagissait aussi: vers 16H05 GMT, l’euro gagnait 1,05% face au dollar à 1,1100 dollar. Le rouble grimpait de plus de 9% à environ 87 roubles pour un dollar.

L’or, valeur refuge par excellence, perdait 0,45% à 1.914 dollars l’once.

Automobile et banque redémarrent

Les entreprises les plus exposées à la Russie ont bondi, notamment le secteur automobile. À Paris, Renault a gagné 11,68%, Stellantis 6,60% et Faurecia 17,25%. Francfort suivait avec Volkswagen qui a pris 5,10%, BMW 5,61% et Continental 10,09%.

Le secteur bancaire a retrouvé des couleurs également: Société Générale a grimpé de 8,33%, devant Deutsche Bank (+2,62%), Intesa Sanpaolo (+5,7%), Commerzbank (+5,77%), BNP Paribas (+6,40%), Unicredit (+7,52%), tandis que l’autrichienne Raiffeisen a pris 8,93%.

A l’inverse, les actions des entreprises de la défense (Thalès, -5,00%) cédaient du terrain, tout comme celles liées aux matières premières. Du côté des minières, Glencore a perdu 3,79%, Anglo American 2,44%, ArcelorMittal 1,14% et US Steel Corporation reculait de 5,84% vers 16H00 GMT. Et du côté des pétrolières, BP a cédé 2,51%, Shell 1,92%, TotalEnergies 1,88% et Chevron baissait de 2,60%.

Détente des taux obligataires

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines se tendaient face au risque de hausses de taux directeurs plus importantes qu’escompté de la part de la banque centrale américaine cette année.

Les rendements européens continuaient de monter mardi (le rendement à 10 ans allemand s’établissait à 0,63% contre 0,57% la veille), alors que celui des États-Unis reculait légèrement. Lundi, le taux d’intérêt américain à cinq ans est passé pendant quelques heures au-dessus de celui à échéance 30 ans, du jamais-vu depuis 2006. Mardi, ils étaient équivalents.

L’écart anormalement réduit entre les taux à deux ans et 10 ans américains souligne un risque de l’inflation court terme et ce qu’il génère sur le plan monétaire.

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