Les marchés européens prudents face aux tensions géopolitiques

AWP

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Paris abandonne finalement 0,57% et Francfort 0,60%, alors que Londres progressé de 0,51% et Milan de 0,30%. A Zurich, le SMI fléchit de 0,11%.

Les indices boursiers mondiaux se sont montrés prudents lundi, les marchés semblant sans direction claire entre poursuite du conflit en Ukraine et remontée des tensions au Moyen-Orient.

En Europe en particulier, les indices ont clôturé dans différentes directions, après s’être longtemps montrés hésitants, autour de l’équilibre. Paris a finalement perdu 0,57% et Francfort 0,60%, alors que Londres a au contraire progressé de 0,51% et Milan de 0,30%. A Zurich, le SMI a cédé 0,11%.

«Face à la situation géopolitique et notamment aux négociations en cours entre la Russie et l’Ukraine, les investisseurs se sont montrés très prudents et attentistes», a commenté Konstantin Oldenburger, analyste pour CMC Market.

Les combats restent intenses en Ukraine, tant autour de la capitale Kiev, que l’armée russe tente d’encercler, qu’à Marioupol, dans le sud-est, où l’armée ukrainienne refuse de déposer les armes.

Le président Zelensky s’est cependant dit «prêt à des négociations» avec son homologue russe.

Après une ouverture en légère perte, Wall Street a pour sa part accéléré ses pertes en matinée, le Dow Jones reculant de 0,99% alors que le Nasdaq, qui regroupe les principales valeurs technologiques, se dépréciait de 1,15% à 17H35 GMT. Le S&P 500 reculait de son côté de 0,82%.

La Bourse new-yorkaise réagissait aux propos du président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a estimé lundi que l’institution pourrait relever ses taux «plus agressivement» si cela s’avérait nécessaire, alors que les prix ne cessent de grimper aux Etats-Unis.

Un peu plus tôt dans la journée, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a affirmé que l’activité économique de la zone euro ne montrait pas à ce jour de signaux de «stagnation».

«Les positions des banques centrales restent encore perçues comme des vents contraires», a estimé Alexandre Baradez, analyste chez IG France, «même si plusieurs hausses sont prévues, cela peut être totalement revu et les marchés s’en rendent compte».

Les cours du baril de pétrole continuaient de progresser, poursuivant le rebond de la fin de semaine: vers 17H40 GMT, le Brent de la mer du Nord prenait 6,01% à 114,42 dollars le baril, et celui de WTI américain grimpait de 4,98% à 109,91 dollars.

Eni (+2,88%), TotalEnergies (+0,59%) et BP (+4,05%) en profitaient.

Les deux types de pétrole étaient passés sous les 100 dollars au cours de la semaine passée. Mais, outre la guerre en Ukraine, l’Arabie saoudite a annoncé dimanche une «réduction temporaire» de sa production de pétrole dans l’une des installations du géant Aramco, touchée par une attaque des rebelles Houthis du Yémen voisin.

Les taux obligataires continuent leur remontée, les obligations américaines à échéance 2 ans dépassant les 2% pour la première fois depuis mai 2019, à 2,09% (+14 points de base), alors que les rendements des obligations à échéance 10 ans sont désormais à 2,29%, en hausse de 14 points de base.

Les minières à la fête

Le groupe minier Antofagasta grimpait de 6,30% après avoir annoncé son retrait d’un projet d’exploitation du vaste gisement d’or et de cuivre de Reko Diq, situé dans la province pakistanaise du Baloutchistan, suspendu depuis 2011 en raison d’un différend sur la légalité de l’attribution de la licence.

A Paris, ArcelorMittal (+2,75%), Eramet (+6,36%) ou encore Aperam (+2,30%) profitaient des nouvelles tensions sur les matières premières, notamment sur le marché de l’aluminium. A Londres, c’était aussi le cas pour Polymetal (+6,28%), très touchée par les conséquences de la guerre en Ukraine, ou Anglo American (+3,85%).

Les céréales de nouveau en hausse

Lundi sur Euronext, le blé et le maïs étaient en hausse, sans pour autant retrouver les niveaux records atteints au début du mois.

Les cours du colza continuaient à voler de record en record à 976,50 euros la tonne vers 17H30 heure de Paris (+38,75 euros) sur fond de manque de disponibilités et dans le sillage du pétrole.

L’Ukraine assure d’ordinaire la moitié du commerce mondial d’huile de tournesol, aggravant les tensions sur le marché des oléagineux.

Du côté des devises

L’euro reculait de 0,19% à 1,1030 dollar.

Le bitcoin perdait de son côté 0,66% à 41.034 dollars.

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