Les bourses mondiales avançaient mardi, tandis que sur le marché obligataire, les taux d’intérêt montaient nettement au lendemain d’un discours agressif du patron de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed).

Paris a clôturé sur un gain de 1,17% à 6’659,41 points, Francfort gagnant 1,02% et Milan 0,98%. Londres a grappillé 0,46%, plus résiliente depuis le début de la crise russo-ukrainienne. Après une dernière semaine faste, les places européennes avaient fait une pause lundi. A Zurich, le SMI a gagné 0,26%.

Elles avaient débuté la journée en légère hausse avant d’accélérer après l’ouverture de Wall Street. Vers 17H10 GMT, le Dow Jones gagnait 0,78%, le S&P 500 1,07% et le Nasdaq 1,69%.

Les marchés continuaient de digérer le changement de ton du président de la Fed, Jerome Powell, qui a dit lundi que son institution était prête à accélérer la hausse de ses taux directeurs en 2022 pour faire face à l’inflation, au plus haut depuis 40 ans.

Cette détermination semblait rassurer les investisseurs qui recherchent un peu plus de risque après un «pessimisme trop élevé» ces dernières semaines, selon Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à 10 ans américain s’élevait à 2,37% vers 17H00 GMT, en hausse de près de neuf points de base sur la séance, contre 2,14% à la clôture de vendredi.

Surtout, les taux des emprunts aux échéances de court terme, comme à 7 ans, 5 ans et 3 ans, étaient plus élevés que pour celui à 10 ans, une rareté qui est un signe que les investisseurs anticipent un ralentissement de l’activité économique.

L’analyste de CMC Markets Michael Hewson constate de son côté que «les marchés commencent à envisager la possibilité d’un taux directeur de la Fed supérieur à 2% d’ici la fin de l’année».

En Europe aussi, les rendements se tendaient: le taux des emprunts à 10 ans de la France se rapprochait de 1% (0,956%) et celui de l’Allemagne à même échéance atteignait les 0,50%.

Le mouvement profitait aux valeurs bancaires, comme BNP Paribas (+1,69%), Deutsche Bank (+5,61%), Intesa Sanpaolo (+1,62%), HSBC (+3,15%) ou encore Wells Fargo (+4,02%).

Les prix du pétrole se repliaient légèrement mardi après leur bond de plus de 7% la veille, sur fond de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, alors que l’Union européenne peine à se mettre d’accord sur un potentiel embargo sur l’or noir russe.

Vers 17H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai cédait 0,86% à 114,62 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril perdait 1,66% à 110,26 dollars.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit ouvert à discuter de tout avec son homologue russe Vladimir Poutine pour «arrêter la guerre», si celui-ci accepte de négocier directement avec lui.

Après presque un mois de conflit, les bombardements de l’armée russe se sont poursuivis sur nombre de villes ukrainiennes, notamment Marioupol, ville portuaire ravagée.

A New York, Boeing reprenait de la hauteur (+3,07%) après la chute de la veille (-3,59%) à la suite d’un accident mortel en Chine d’un Boeing 737-800. Les compagnies aériennes américaines United Airlines (+3,16%) ou American Airlines (+2,45%) montaient aussi.

A Paris, Air France-KLM a grimpé de 2,26% et Airbus de 2,79%.

A Francfort, les valeurs automobiles ont progressé en ce jour d’inauguration de la méga-usine de leur concurrent américain Tesla (+2,50%) près de Berlin. BMW a pris 2,09%, Mercedes-Benz 1,33% et Porsche 1,82%. Le français Renault a gagné 1,75%.

Le géant chinois de l’e-commerce Alibaba, coté à New York, grimpait de 12,55% après avoir annoncé augmenter son plan de rachat d’actions à 25 milliards de dollars contre 15 milliards de dollars.

L’action du géant du bricolage, maison mère de Castorama, a plongé de 6,32% après la publication de prévisions prudentes à cause des incertitudes géopolitiques et des risques macroéconomiques.

L’euro était stable face au billet vert à 1,1018 dollar.

Le bitcoin montait de 3,58% à 42.600 dollars.