Prudence sur les marchés européens dans un contexte d’incertitudes majeures

AWP

2 minutes de lecture

Paris clôture à l’équilibre (-0,03%) tandis que Francfort (+0,22%) termine sur une hausse timide à l’instar de Londres (+0,24%). A Zurich, le SMI fléchit de 0,08%.

Les marchés boursiers hésitaient vendredi alors que la guerre en Ukraine ne montre aucun signe d’amélioration et que le cours du pétrole se redressait après un gigantesque incendie sur une installation pétrolière à Jeddah frappée par une attaque des rebelles yéménites Houthis.

Les indices européens ont fini dans la prudence une séance volatile: Paris a clôturé à l’équilibre (-0,03%) tandis que Francfort (+0,22%) a terminé sur une hausse timide à l’instar de Londres (+0,24%). A Zurich, le SMI a cédé 0,08%.

Wall Street cherchait également une direction: les indices Dow Jones et le S&P évoluaient autour de l’équilibre tandis que le Nasdaq, indice à forte coloration technologique cédait 0,87% peu après la clôture européenne.

«En l’absence de développements significatifs, les marchés d’actions sont relativement stagnants et pourraient le rester jusqu’à ce que des progrès soient réalisés» sur le plan géostratégique, observe Craig Erlam, analyste d’Oanda.

«La volatilité demeure dans le secteur des matières premières, ce qui contribue aux fluctuations quotidiennes des marchés des actions», ajoute-t-il.

Les cours du nickel ont grimpé en flèche, les échanges s’effectuant vendredi sans interruption, après la reprise chaotique la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME). Vendredi vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), la tonne de nickel s’échangeait à 35.260 dollars sur le LME, après avoir atteint les 40.700 dollars dans la même séance.

Face à la hausse des prix des matières premières et son impact sur les niveaux d’inflation, la confiance des consommateurs américains, inquiets au sujet de leur pouvoir d’achat dans les mois à venir, est tombée en mars à son plus bas niveau depuis plus de dix ans, la guerre en Ukraine assombrissant encore les perspectives. Celle des consommateurs britanniques est en chute depuis quatre mois, selon une étude de GfK.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs s’est aussi effondré en mars, conséquence de l’invasion russe en Ukraine qui produit une chute historique des attentes économiques, pire qu’au début de la pandémie de Covid-19, selon le baromètre IFO.

Les marchés sont dictés ces derniers temps par l’évolution de la guerre en Ukraine et n’ont pas une vision très claire de ce qu’elle pourrait coûter.

Les anticipations d’inflation qui continuent de progresser se sont traduits par une hausse des taux assez sensible cette semaine sur le marché de la dette souveraine, où le rendement de l’emprunt français à dix ans est repassé au-dessus de 1%, une première depuis quatre ans. Le taux américain de même maturité s’approchait de 2,50% et le taux italien était désormais supérieur à 2% vendredi.

Rebondissement dans le pétrole et le bitcoin

Les prix du pétrole étaient en baisse pour la deuxième journée de suite jusqu’à l’annonce en fin d’après-midi d’un gigantesque incendie sur une installation pétrolière à Jeddah frappée par une attaque des rebelles yéménites Houthis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai repassait au-dessus des 120 dollars, (+1% à 120,23 dollars) après avoir perdu plus tôt plus de 2%.

Idem pour le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison qui remontait de 1,02% à 113,46 dollars.

Après avoir reflué, les valeurs pétrolières ont fini en hausse de 1,96% pour TotalEnergies, de 7% pour Vallourec, de 0,64% pour BP, de 1,73% pour Exxon et de 1,45% pour Repsol.

Le bitcoin montait vendredi alors que la cryptomonnaie a été évoquée par le Kremlin comme un moyen potentiel de paiement pour le gaz russe, creusant l’appétit des investisseurs alors que le secteur semble regagner l’intérêt du public.

«Cette affirmation est à prendre avec des pincettes, et ce pour plusieurs raisons. L’opposition largement connue de la Russie aux cryptomonnaies n’est pas la moindre», estime M. Erlam.

Le cours du bitcoin a brièvement dépassé 45.000 dollars en cours de séance, seuil symbolique qu’il n’a atteint qu’à trois reprises depuis les pertes marquées de début janvier. Vers 17H10 GMT, il prenait 0,71% à 44.193 dollars.

L’euro lâchait 0,10% à 1,0988 dollar.

A lire aussi...