Gonet: l'actualité des marchés au 28 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,44%, S&P 500 +0,51%, Nasdaq -0,16%, Russell 2000 +0,12%, SOX -0,21%, Eurostoxx +0,11%, SMI -0,08%.

Wall Street termine plutôt bien sa semaine, malgré des taux obligataires qui ne semblent plus vouloir s’arrêter et regardent vers le ciel. Le flux de nouvelles reste plutôt discret vendredi, on continue de suivre le dossier Ukrainien, avec des informations plutôt encourageantes, Interfax rapportant que l’armée russe se concentrera désormais sur la prise de contrôle de la région du Donbass, patinerait-elle ailleurs? De son côté, Joe Biden aurait suggéré au président Zelensky de passer un accord avec Vladimir Poutine et de céder une partie de l’Ukraine. Sur le front des statistiques économiques, on prend connaissance de l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan, qui atteint un plus bas depuis 2011 pour le mois de mars, tandis que les attentes d’inflation décollent et atteignent un plus haut en 41 ans. Pas de quoi rassurer un investisseur en actions ici mais qu’importe, il semble que rien ne puisse déstabiliser réellement les indices ces jours, pas même des taux obligataires en orbite, j’y reviens. L’indice S&P500 (SPX) termine sa journée près de son haut de la séance et regarde désormais sa moyenne mobile à 100 jours dans le blanc des yeux. Les volumes d’échanges sont littéralement lamentables, qui reculent de 28% par rapport à la moyenne de ces dix derniers jours, qui n’était déjà pas folichonne.

La volatilité met un genou à terre, l’indice VIX recule de 4% et vient se poser légèrement au-dessus des 20 à la cloche. Côté secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, des utilities et des financières. Intéressant de voir l’énergie et les financières grimper de concert… 9 des 11 secteurs du SPX terminent leur journée dans le vert. Cette bonne tenue des indices d’actions est impressionnante, voire inquiétante. La CFTC (Commodities Futures Trading Commission) indique que les ventes à découvert de futures contre les indices d’actions US atteignent leur plus haut depuis 2011 la semaine passée. Lisez: si la hausse des indices se poursuit, on pourrait assister à des couvertures de shorts massives, à suivre de près. En tous les cas, on ne recherche pas vraiment les valeurs refuges dans ce marché, l’or se replie à 1935 dollars par once, le Yen n’en finit pas de reculer, la paire dollar/yen évolue à 123,50 ce matin, après que la Banque du Japon a annoncé une politique monétaire toujours très expansionniste. Le dollar est demandé, il traite à 1,0955 contre euro, mais cela est principalement dû aux attentes de hausses de taux qui grimpent encore. À ce sujet, cette semaine nous suivrons attentivement l’indice PCE (Personal Consumption Expenditure) jeudi et le rapport mensuel sur l’emploi américain, vendredi.

Sur la semaine, les Etats-Unis battent nettement l’Europe, le SPX ne recule plus que de 4,7% depuis le premier janvier, alors que l'Eurostoxx50 perd 10%. Les facteurs d’influence de ce marché restent la guerre en Ukraine, les dysfonctionnement de la chaine d’approvisionnement, la politique monétaire et les révisions à venir des résultats de sociétés. On peut aussi envisager d’intégrer Will Smith à ce cocktail, ou pas…

Du côté du marché obligataire, la pression ne se relâche pas d’un pouce et les rendements ne cessent de grimper. Le 10 ans US traite à 2,50% ce matin, il est sur le point de sortir d’un canal baissier entamé il y a 40 ans. La courbe des taux s’aplatit encore et le spread 2 / 10 ans chute à 9 points de base (21 points vendredi). Le 5 à 10 ans en est désormais à -14 points. Le 2 ans rend actuellement 2,40%, il vient de réaliser sa hausse la plus forte depuis 1984. Le message du marché ne peut être plus clair: on craint la stagflation comme la peste et le marché des swaps price désormais 200 points de base de hausse supplémentaires cette année, soit 8 hausses au total.

Cette dichotomie de plus en plus marquée entre la vision des actions et des obligations amène de nombreuses questions sur la table: Pourquoi la bourse ne baisse-t-elle pas? Quand ce rallye va-t-il se calmer? Qui achète des actions? Qu’est-il arrivé à l’adage «ne combattez pas la Fed»? Pourquoi donc les petits investisseurs sont-ils de retour maintenant justement, dans cet état d’esprit YOLO (You Live Only Once) plutôt incongru?

Le pétrole se replie quelque peu, le baril de WTI Light Crude traite à 108,97 dollars ce matin, à la suite d'un rapport indiquant qu'un incendie dans une installation d'Aramco est sous contrôle après une attaque.

Ça fait franchement du bien à Genève, Watches and Wonders ouvre ses portes après-demain à Palexpo. Watches and Wonders Geneva est le nouveau nom du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH). En 2020, la première édition s'est déroulée entièrement en ligne, élargissant ainsi son audience et sa polyvalence. Le concept Watches and Wonders existe depuis 2004 avec des ramification locales comme Pékin, Hong Kong et Miami. Ça revit donc dans la cité de Calvin et c’est bien ainsi.

Une seule statistique prévue aujourd'hui, les stocks des grossistes américains en février.

Adecco: J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 42 francs. Nestlé: Jefferies reste à sousperformance avec un objectif réduit de 110 à 100 francs. Unilever: Jefferies reste à l'achat avec un objectif réduit de 4700 à 4130 GBp. La FCC ajoute Kaspersky, China Mobile et China Telecom à sa liste de menaces. Temasek militerait pour un remplacement du CEO de Bayer, Werner Baumann, selon Bloomberg. Le PDG de Daimler Truck signale le coût «éternellement» élevé des véhicules électriques sans subventions gouvernementales. CVC pourrait prendre une participation dans la filiale entreprises de Telecom Italia. CSL confirme ses intentions de retrait obligatoire et de décotation de Vifor. Zurich Insurance a retiré des réseaux sociaux son logo marqué d'un Z, cette lettre étant devenue en Russie une marque de soutien à l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Hong Kong progresse de 1,20%, Tokyo perd 0,73% à la cloche, Shanghai est à l’équilibre, tout comme Séoul. Le future SPX recule de 12 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,8%.

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