La BNS table sur une moyenne annuelle du PIB modérée – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

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La hausse des exportations liée aux droits de douane a stimulé le PIB suisse durant les premiers mois de l’année, mais la tendance s’est aujourd’hui inversée. La croissance pourrait bien rester modeste d’ici à la fin de l’année.

Considérant que le début d’année a été plus dynamique que prévu, nous avons malgré tout légèrement relevé nos prévisions pour le PIB de 2025, à 1,1%. La BNS table sur une moyenne annuelle tout aussi modérée. Excepté en cas de nécessité, la Banque nationale n’entend toutefois pas revenir à des taux négatifs à la légère en raison de leurs répercussions négatives, plaçant la barre plus haut que dans un contexte de taux positifs.

La croissance se poursuit en Suisse mais, au cours des deux dernières années, elle n’a été que quantitative. Le PIB par habitant a même légèrement baissé. Outre la croissance démographique, la productivité et le nombre d’heures travaillées, des facteurs structurels jouent également un rôle.

Du point de vue de l’emploi, la Suisse connaît une croissance plus forte dans les secteurs liés à la démographie, à savoir ceux qui sont fortement influencés par l’évolution de la population, tout particulièrement la santé. En revanche, la croissance de l’emploi autonome ou indépendante de l’évolution démographique est plus faible, voire en recul dans l’industrie. Entre 2012 et 2022, la croissance a été alimentée à 76% par la démographie. L’emploi dans ces secteurs a enregistré une augmentation supérieure à celle de la population, à 1,5% par an en moyenne. En revanche, l’emploi autonome n’a progressé que de 0,8%. Il existe de profondes disparités régionales: alors que certains bassins d’emploi stagnent, voire déclinent, d’autres, comme le tourisme ou les services à forte intensité de connaissances, affichent une croissance autonome solide. Le cas de la Suisse romande est particulièrement frappant, car elle résiste à la désindustrialisation généralisée. Zurich se démarque également: la région a été à l’origine de plus de 40% de la croissance autonome entre 2012 et 2022, principalement grâce aux services florissants dans les secteurs de l’informatique et du conseil aux entreprises.

Une croissance qualitative dans les secteurs autonomes est essentielle pour la compétitivité à long terme de la Suisse. Cependant, elle comporte aussi des risques, car une part élevée n’entraîne pas automatiquement davantage d’emploi et peut conduire à une dépendance vis-à-vis de secteurs clés, tels que l’industrie pharmaceutique. En revanche, les secteurs liés à la démographie ont un effet stabilisateur, car ils sont moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles et aux crises mondiales. Tout dépend donc de leurs proportions respectives. De plus amples informations à ce sujet sont disponibles dans notre nouvelle étude: La croissance économique en Suisse, une expansion uniquement quantitative?

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