Gonet: l'actualité des marchés au 24 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -1,29%, S&P 500 -1,23%, Nasdaq -1,32%, Russell 2000 -1,73%, SOX -2,48%, Eurostoxx -1,45%, SMI -0,85%.

Wall Street se replie, la hausse du pétrole est passée par là. Le baril de WTI Light Crude remonte dans la zone des 115 dollars, les matières premières sont globalement demandées et le marché se souvient subitement que cela pourrait poser un «très léger» problème d’inflation galopante. Les prix du marché de l’énergie remontent vivement après que Vladimir Poutine a demandé que la facture de gaz russe des pays qui contestent la guerre en Ukraine soit honorée en roubles. Le président russe tente de forcer la main de l’ouest. Ajoutez à cela une liquidité vraiment pauvre et les indices d’actions repartent vers le sud, dans des volumes d’échanges inférieurs à 11 milliards de titres traités sur le NYSE. L’indice S&P500 (SPX) repasse sous sa moyenne mobile à 200 jours à la cloche, alors que le Nasdaq100 (NDX) tente de résister mais finit par jeter l’éponge, tout en parvenant à se maintenir au-dessus de sa 50 jours en clôture ceci dit. Le marché semble cristallisé par la collision entre des taux obligataires en hausse et la guerre en Ukraine.

La volatilité remonte légèrement, le VIX revient à 23,57, on assiste à des intérêts vendeurs pour 1,3 milliard de dollars en clôture, ce qui suffit à faire terminer les indices au plus bas du jour, tellement la liquidité s’est asséchée dans ce marché. Au chapitre des secteurs du SPX, seules l’énergie et les utilities parviennent à finir la séance dans le vert, l’aversion au risque fait son retour et on privilégie les actions dites de valeur au détriment des titres de croissance. Le marché s’inquiète de la réunion qui se tiendra aujourd’hui entre Joe Biden et ses alliés européens (les dirigeants de l'OTAN, du G-7 et de l'UE), qui pourraient annoncer de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Le breadth (l’écart entre les titres clôturant en hausse par rapport à ceux en baisse) est extrêmement pauvre avec 18% de positif sur le SPX.

Apple (AAPL +0,8%) enregistre un solide gain au vu du comportement du marché d’hier. Les fabricants de puces électroniques affichent une faiblesse relative, tandis qu'Adobe (ADBE -9,3%) termine la journée en queue de peloton du secteur technologique après que son résultat du premier trimestre ait été éclipsé par des prévisions de bénéfice par action et de chiffre d'affaires inférieures au consensus pour le deuxième trimestre. Un mot sur les actions chinoises cotées à Wall Street, qui continuent de rencontrer une solide demande, probablement animée par les investisseurs dits «retail», à suivre…

Aujourd’hui 24 mars, cela fait pile un mois que l’armée russe est entrée en Ukraine. Et c’est aujourd’hui que la bourse russe de Moscou ouvre à nouveau. Elle était fermée depuis le 25 février. Il s’agit d’une réouverture partielle avec seulement 33 firmes qui cotent. La vente short (à découvert) est interdite pour les étrangers, sympa comme règle du jeu… pour l’instant l’indice MOEX grimpe de 8,8%.

Sur le front du marché obligataire, on assiste à une détente passagère des rendements hier, qui repartent à la hausse ce matin, le 10 ans US évolue à 2,35% alors que la courbe des taux reste en mode «inquiet», le spread entre le 2 et le 10 ans se situe à 21 points, tandis que le 5 à 10 ans reste inversé, à -2 points. Ce petit trou d’air dans les rendements observé hier est probablement dû au lancement d’une tranche à 20 ans, qui attire de nombreux investisseurs, alléchés par l’opportunité d’en acquérir près du plus bas niveau de l’an passé.

Les États-Unis et l'Union européenne sont donc sur le point de conclure un accord visant à réduire la dépendance de l'Europe à l'égard des sources d'énergie russes. L'accord, qui pourrait intervenir demain, vise à garantir l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel américain et en hydrogène, déclare un responsable. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indique que l'objectif est de prendre des engagements pour des approvisionnements supplémentaires en gaz pour les deux prochains hivers.

Les indicateurs PMI Flash des grandes économies mondiales pour le mois de mars seront publiés tout au long de la journée. Ils déterminent le moral des directeurs d'achats de grandes entreprises. Aux Etats-Unis, sont également programmées les commandes de biens durables et les inscriptions hebdomadaires au chômage (13h30).

Gurit: UBS reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 1500 à 1450 francs. L'Oréal: Jefferies passe de conserver à sousperformance en visant 314 euros. Engie va céder une partie de sa participation dans Gaztransport & Technigaz, pour descendre de 20 à 12%. Renault cède à la pression et stoppe l'activité de son usine russe et étudie l'avenir de sa participation majoritaire dans Avtovaz. Le constructeur réduit ses prévisions 2022. Nvidia envisage d’utiliser Intel comme fonderie pour la fabrication de ses puces. Nestlé va finalement cesser de vendre la plupart de ses marques en Russie. Crédit Suisse va perdre 500 millions de dollars, provisionnés, dans un contentieux aux Bermudes. Zur Rose creuse sa perte nette en 2021. La FDA homologue le Pluvicto de Novartis. La cour d'appel de Paris doit de nouveau examiner jeudi la validité d'une mise en examen pour «complicité de crimes contre l'humanité» du groupe cimentier français Lafarge (Holcim) en Syrie.

Cette  nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en baisse, à l’exception de Tokyo qui progresse de 0,25% à la cloche, le yen ne cesse de s’affaiblir face au dollar. Hong Kong recule de 0,89%, Shanghai perd 0,63% et Séoul rend 0,20%. Le future SPX reprend 15 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,3%, le pétrole donne le la du marché. Quant à l’or, il est remonté à 1944 dollars par once, tandis que le dollar se renforce également quelque peu, à 1,0977 contre euro.

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