En Asie, le ralentissement économique mondial a un impact croissant sur les exportations. Depuis l'été, les exportations diminuent sur une base mensuelle. En octobre et novembre, la baisse s'est nettement accentuée. La croissance des exportations d'une année sur l'autre en Asie émergente est passée de +15% en juillet à -8% en novembre, la plus forte baisse depuis 2008, comme nous pouvons le voir dans notre graphique de la semaine. Cela peut s'expliquer par quatre facteurs:

• Le coup porté aux revenus disponibles dans le monde en raison de la flambée des prix des aliments et de l'énergie;
• Le retour post-pandémique de la demande de biens à la demande de services;
• Le ralentissement de la demande mondiale d'électronique;
• Les restrictions de mobilité en Chine, principalement en novembre, qui ont entraîné des pénuries de main-d'œuvre et des problèmes logistiques.

Seul le dernier facteur devrait devenir moins important, du moins si les autorités chinoises peuvent poursuivre leur sortie rapide du zéro-Covid. Les infections sont susceptibles d'augmenter rapidement et, à un moment donné, la pression sur le système médical pourrait devenir trop importante, obligeant les autorités à réappliquer les restrictions de mobilité.

Mais au-delà de cette incertitude, les perspectives du commerce mondial seront déterminées par le choc négatif de la demande de biens causé par la forte inflation alimentaire et énergétique et la normalisation post-pandémique de la demande de services.

Nous prévoyons que la croissance des exportations en Asie restera en territoire négatif jusqu'à la mi-2023. C'est l'une des deux raisons pour lesquelles nous pensons que la croissance dans la région sera à nouveau faible l'année prochaine.

La réouverture chinoise devrait contribuer à ramener la demande de services chinois, mais cela profitera principalement à la Chine elle-même, jusqu'à ce que les voyages internationaux soient à nouveau autorisés.

L'autre raison pour laquelle la croissance dans la plupart des pays asiatiques sera loin d'être importante en 2023 - nous prévoyons une croissance du PIB de 5% en moyenne pour l'Asie émergente - est le resserrement des conditions financières en raison du resserrement agressif de la politique monétaire des derniers trimestres.