Un été difficile sur les marchés financiers

Vincent Boy, IG France

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Risques de récession, EUR/USD, BCE/Fed et saison des résultats, un été sous tensions pour les marchés.

Les marchés financiers pourraient subir un été difficile, compte tenu des nombreux événements attendus durant le mois de juillet. En effet, les risques de récession planent sur l’économie, alors que la réserve fédérale américaine continue de resserrer sa politique monétaire, pour tenter de réduire les pressions inflationnistes.

A cet effet, les investisseurs découvriront dans la journée, les derniers chiffres de l’inflation, au travers des indices des prix à la consommation (IPC) et à en croire la porte-parole de la Maison Blanche les données devraient rester très hautes.

L’inflation globale est attendue à 8,8% pour le mois de juin, soit la plus haute lecture depuis janvier 1982 et malgré la baisse récente du pétrole, les données pourraient continuer de progresser, avec la hausse des prix pour les consommateurs dans de nombreux secteurs d’activité.

Les investisseurs tentent actuellement d’anticiper le pivot de la Fed, soit un nouvel assouplissement de la politique monétaire permettant aux marchés de ne pas s’enfoncer dans une tendance baissière, comme elle l’a régulièrement fait depuis plus de 10 ans. En revanche durant toutes ces années, les chiffres d’inflation restaient maîtrisés et la réserve fédérale américaine semble, cette fois-ci, déterminée à poursuivre le resserrement et retrouver sa crédibilité.

Bien que probablement sous-estimée, les marchés ont pris conscience de la politique monétaire plus restrictive, mais ceux-ci commencent à s’inquiéter des conséquences sur la croissance économique. Ainsi, les investisseurs anticipent maintenant un risque de récession au sein de la première puissance mondiale. Cela serait bien entendu néfaste pour les marchés financiers, mais permettrait de réduire la demande et ainsi de baisser fortement l’inflation.

Christine Lagarde continue de gagner du temps sur le resserrement de la politique monétaire de la BCE et pourrait décider d’une timide hausse de 25 pdb la semaine prochaine.

La croissance du PIB aux Etats-Unis pour le premier trimestre est ressortie négative à -1,6% et le second trimestre montre également quelques faiblesses.

La saison des résultats pour le premier semestre de l’année pourrait être un bon indicateur de la santé économique aux Etats-Unis et les perspectives des entreprises seront analysées avec soin par les marchés.

Les grandes banques américaines seront ainsi surveillées et notamment les mises en réserve pour risques de défauts clients, qui pourraient être en augmentation, du fait du ralentissement économique et de la hausse des taux. Nous serons également attentifs aux sociétés du secteur de la grande distribution, afin de déceler un ralentissement de la consommation chez les Américains, mais également la pression exercée par ces entités sur la hausse des prix.

De l’autre côté de l’Atlantique, Christine Lagarde continue de gagner du temps sur le resserrement de la politique monétaire de la BCE et pourrait décider d’une timide hausse de 25 pdb la semaine prochaine, soit la première en plus de 11 ans.

Ce différentiel entre les politiques de la Fed et de la BCE, a par ailleurs, conduit le cours de l’euro à la parité avec le dollar. Cette faible valeur pour l’euro, qui pourrait rajouter une pression sur l’inflation des produits importés, n’a pas été observée depuis décembre 2002.

L’Europe continue de faire face à la guerre en Ukraine et à la pression de Moscou sur le marché de l’énergie. Alors que la constitution de stocks de gaz reste difficile, le pipeline reliant la Russie à l’Allemagne, Nord Stream 1, est fermé du 11 au 21 juillet pour la maintenance annuelle.

Les dirigeants de l’Union européenne s’inquiètent d’un possible retard dans la reprise des livraisons suite à cette période, car la Russie pourrait retarder la mise en route, afin de punir l’Europe des sanctions mises en place suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a déjà plus de quatre mois.

Les investisseurs vont devoir faire face à un été difficile et le manque de soutien des banques centrales, qui leur avait servi de garde-fou à de nombreuses reprises par le passé, pourrait conduire à une accélération de la tendance baissière à court et moyen terme.

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