Les 100 jours – La semaine des marchés par Landolt & Cie

Arthur Jurus, Landolt & Cie

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L’administration Biden marque le retour du «Big» Gouvernement.

Du monde post-COVID au monde post-Trump, il est déjà l’heure d’un premier bilan suite aux 100 jours de Présidence Biden. En 3 mois, le Président a signé 50 décrets, effacé 25 mesures de l’administration Trump et respecté 41% de ses engagements. Parmi ces derniers, le plus important aura porté sur la santé. Un tiers des Américains sont pleinement vaccinés et 230 millions de doses ont été administrées. A cette urgence sociale s’est également ajouté un plan budgétaire de 1900 milliards pour limiter les inégalités, et un second plan d’un montant identique pour soutenir l’offre et favoriser la transition écologique. Deux engagements qui font écho à la «Guerre contre la pauvreté» du Président Johnson, au «New Deal» du Président Roosevelt et qui marque le retour de l’interventionnisme étatique sans modération. Enfin, parmi les mesures les plus symboliques, le retour à l’Accord de Paris sur le climat, celui au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé, le retrait définitif des troupes d’Afghanistan et l’allégement des contraintes à l’immigration auront amélioré sa popularité. Un momentum politique qui bénéficie d’un environnement favorable: 1,3 million d’emploi ont été créés, la croissance américaine a rebondi de 6,4% en rythme annualisé au premier trimestre et les actions américaines ont progressé de 11%.

Mais bien des Présidents doivent la grandeur de leur mandat à la grandeur de leurs difficultés. Jusqu’à présent, l’administration Biden n’a pas connu une forte opposition politique. Cela changera. De prochains engagements seront remis en cause par le camp républicain en raison de leur impact social, économique et financier. Le renforcement du contrôle des armes accentuera la polarisation des électeurs. La réforme du système de santé pourrait réduire la profitabilité des grandes pharmas. La hausse des impôts sur les bénéfices pénalisera notamment le secteur technologique. Enfin, la hausse du salaire minimum réduira les marges des entreprises. Des réformes qui nécessiteront des subventions aux entreprises pour compenser leurs effets négatifs.

Il est donc prématuré de conclure à la réussite de l’administration Biden. Pour l’investisseur, les négociations politiques seront surtout susceptibles d’entretenir la tendance baissière sur le dollar américain. Couplé aux soutiens budgétaires qui accentueront la reprise économique, cet environnement bénéficiera aux valeurs cycliques de qualité. Enfin, si la réforme fiscale est un risque pour le secteur technologique, cette dernière restera reléguée au second plan par l’amélioration des résultats financiers, à l’image d’Amazon et d’Alphabet.

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