Le boom des voyages post-COVID

Tilo Wannow, ODDO BHF AM

1 minute de lecture

Après une perte de près de 4’900 milliards de dollars en 2020, la contribution du secteur du voyage au PIB mondial a augmenté de 1’000 milliards en 2021.

Le secteur du tourisme a récemment traversé des années difficiles. Grâce aux campagnes de vaccination et à l'appétit des voyageurs frustrés, la situation du secteur s'est nettement améliorée au cours de l'été 2022. Reste à savoir si ce boom durera en période d'inflation élevée et de conflits géopolitiques. Du point de vue de l’investisseur, il vaut la peine d’avoir une vue à long terme sur les entreprises qui pourraient profiter de la résurrection regain du tourisme mondial.

Le boom des vacances

Diverses industries sont impliquées dans l'organisation de voyages touristiques et nombre des entreprises actives dans ces secteurs sont cotées en bourse. Les agences de voyage/tour-opérateurs traditionnels, comme l'allemand TUI, ont de plus en plus numérisé leur modèle commercial. Pour autant, des prestataires comme Booking Holdings ou Airbnb sont déjà des pure players, c'est-à-dire 100% numériques.

Parallèlement, le transport vers les destinations de vacances est souvent assuré par les compagnies aériennes. Quant aux opérateurs aéroportuaires, ils génèrent une part importante des revenus en exploitant ou en allouant des espaces à des commerces de détail qui génèrent également des revenus à travers la vente de snacks et boissons, d’accessoires de voyage ou de souvenirs.

Malgré la reprise post-COVID, les investisseurs dans le secteur du tourisme se doivent de demeurer sélectifs.

Par ailleurs, les croisières sont une alternative aux vacances traditionnelles, Carnival et Royal Caribbean étant les sociétés cotées les plus connues du domaine. Les restaurants, les grandes marques et le luxe bénéficient également de la manne apportée par les touristes. LVMH et Cie, par exemple, profite très fortement du tourisme urbain.

Un profil d'investissement à long terme

Malgré la reprise post-COVID, les investisseurs dans le secteur du tourisme se doivent de demeurer sélectifs. Fondamentalement, l'industrie du voyage est sensible aux cycles et en période de crise économique les vacances ont tendance à être moins luxueuses, les gens voyagent moins et les voyages sont plus courts. En outre, les compagnies aériennes et les hôtels doivent généralement faire face à des coûts fixes élevés, ce qui rend les bénéfices encore plus volatils, sans parler des prix élevés du carburant dans le contexte actuel.

Dans l'industrie hôtelière, les entreprises ayant une part de franchises élevée offrent une bonne stabilité dans l'évolution des bénéfices. Des entreprises telles que l'agence de voyage en ligne Booking Holdings offrent également une croissance structurelle (plus de réservations en ligne, une gamme plus large de réservations), malgré leur sensibilité au cycle. Les entreprises de luxe qui peuvent compter sur une clientèle régulière disposant d'un pouvoir d'achat et ne sont donc pas uniquement dépendantes des touristes, semblent également attractives. Les exploitants de boutiques dans les aéroports peuvent également être intéressants car les coûts fixes sont comparativement faibles et avant le décollage, la plupart des gens se perdent dans l'une des boutiques qui attendent des clients le long des passerelles de l'aéroport.

A lire aussi...