Enjeux de la mutualisation du KYC/KYB – Volet 7

Rémi Van Ooteghem, Wecan Group

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Pour Laurent Pellet, de Lombard Odier, la véritable priorité est de fédérer les gérants de fortune externes pour que le projet bénéficie à l’ensemble de la place financière.

La mutualisation du KYC / KYB (Know Your Client / Know Your Business) est un objectif ambitieux mais semé d’embûches. Pourtant des initiatives comme Wecan Comply démontrent que l’union des acteurs financiers autour d’un projet commun peut faire avancer la place financière suisse tout en posant les bases d’une collaboration inédite.

Retour sur un premier succès

Wecan Comply a déjà franchi une étape majeure en mettant en place le processus de Know your EAM, un standard permettant de simplifier et sécuriser les interactions entre les banques et les gérants de fortune externes (EAM). Ce projet représentait un défi majeur, car pour la première fois, des banques concurrentes ont collaboré autour d’un objectif commun.

Grâce à cette collaboration inédite, un socle solide a été créé, et a ouvert la voie à une plus grande harmonisation des pratiques. Il est maintenant important de ne pas se reposer sur ses lauriers: pour garantir la pérennité et l’utilité de la plateforme, il faut continuer de la développer et fédérer les EAM autour de cette initiative.

Pour accompagner cette évolution, la Blockchain Association for Finance (BAF) a été créée. Elle joue un rôle clé en définissant des normes de marché, des processus harmonisés et des outils permettant une exploitation sûre et efficace de la technologie de registre distribué. Concrètement, elle fournit des règles de gouvernance et de gestion pour les utilisateurs de la plateforme Wecan Comply.

Chaque nouvelle banque qui rejoint la plateforme, ou l’association, représente une opportunité de remettre en question les pratiques existantes, d’intégrer de nouvelles perspectives et d’enrichir le processus. Cette dynamique d’amélioration continue permet à Wecan Comply de rester à la pointe de l’innovation.

Les défis actuels et futurs du projet

Aujourd’hui, la participation grande échelle des EAM est essentielle pour que la plateforme conserve tout son sens. Plus ils utiliseront la plateforme, plus l’initiative deviendra pertinente et utile pour l’ensemble du secteur.

L’enjeu dépasse le simple cadre technique: s’engager dans un projet comme Wecan Comply, c’est choisir de renforcer l’attractivité et la résilience de la place financière suisse. En favorisant l’adoption de solutions communes, les banques et les EAM contribuent non seulement à réduire leurs coûts et leur charge administrative, mais aussi à poser les bases d’un écosystème plus compétitif.

Nous sommes confronté à une réalité: les exigences réglementaires liées au KYC/KYB sont de plus en plus strictes et complexes. Ces démarches, essentielles pour garantir la conformité, génèrent des coûts significatifs et une surcharge administrative, aussi bien pour les banques que pour les gérants de fortune externes (EAM).

Mais construire un projet commun autour du KYC/KYB n’est pas sans défis majeurs. Chaque banque dispose de ses propres critères en matière de risque, de conformité et d’attentes opérationnelles. Cette hétérogénéité complique l’établissement de standards partagés.

Bien que la mutualisation complète des KYC/KYB semble difficile à réaliser, le projet Wecan Comply ouvre une voie prometteuse: celle d’une collaboration pragmatique et ciblée qui respecte les spécialités de chaque institution tout en harmonisant et digitalisant les processus.

Le mot de la fin

Alors que la mutualisation complète du KYC/KYB reste incertaine, l’essentiel réside dans l’effort collectif pour digitaliser et simplifier les processus existants. La collaboration est une nécessité, non seulement pour répondre aux défis actuels, mais aussi pour garantir que la place financière suisse reste leader en matière d’innovation.

 


Lire également les volets 1, 2, 3, 4, 5 et 6

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