Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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En ce début d’année, le marché des actions démarre de bon pied alors que l’économie s’assombrit et entraîne le secteur technologique américain dans un marasme avec des suppressions massives d’emploi.

Un début d’année positif.  Les marchés des actions ont bien démarré l’année. Reste à savoir combien de temps l’effet bénéfique de ce mois de janvier va durer. Même si les résultats annuels ne seront publiés que dans quelques semaines, un certain nombre d’entreprises ont déjà anticipé et publié des premières indications. Le groupe d’électricité BWK s’attend à un résultat au niveau de l’Ebit d’environ un milliard de francs – après 395 millions de francs en 2021 – en raison de la forte hausse des prix de l’énergie. Le fabricant de panneaux solaires Meyer Burger a déjà atteint le volume de production qu’il visait pour 2022 et a donc confirmé son objectif pour l’année en cours. Les Chemins de fer de la Jungfrau ont également augmenté le nombre de leurs visiteurs sur le Jungfraujoch de bien 70% à 625’000. Alors que la tendance à la normalisation reste intacte, les CFJ sont encore loin du résultat record de 2019. A l’époque, l’entreprise avait transporté un million de visiteurs. Quant aux sociétés de participation HBM et Nebag, elles ont connu un sort moins réjouissant. Toutes deux ont enregistré une valeur nominale plus faible en 2022 car le secteur technologique américain annonce de mauvaises nouvelles. En effet, le commerçant en ligne prévoit de supprimer 18’000 emplois, tandis que le groupe de logiciels Salesforce supprime 10% de ses postes de travail.

L’inflation baisse, mais demeure à un niveau élevé. En Suisse, le taux d’inflation était légèrement en recul au mois de décembre. Avec 2,8%, la valeur se situait 0,2 point de pourcentage au-dessous de celle du mois de novembre. Ce recul est notamment dû aux prix baissiers des carburants et du mazout. Comme les prix de l’énergie subiront une hausse en janvier, on n’est pas encore sorti de l’auberge. Mais par rapport à l’Allemagne, la Suisse s’en sort encore assez bien en matière d’inflation. Avec 8,6% le taux inflationniste allemand fléchit certes, mais il demeure trois fois plus élevé qu’en Suisse.

La Chine sous pression. Bien que la suppression de la stratégie zéro Covid devrait ramener l’économie chinoise vers la croissance à moyen terme, l’impact à court terme reste incertain. En effet, la hausse du nombre d’infections au coronavirus a provoqué des perturbations dans la production en décembre. Ensuite, l’indice des directeurs d’achat est passé de 49,4 à 49,0 par rapport à novembre. Il évolue donc pour la cinquième fois consécutive sous la barre des 50, considérée comme le seuil entre croissance et contraction. Des hôpitaux sont pleins à craquer et le grand nombre de cas mortels est susceptible de freiner la propension des Chinois à la consommation. La situation pourrait encore empirer avant de finir par se calmer.

Tesla déçoit. Le constructeur de véhicules électriques a atteint un record au quatrième trimestre avec la livraison de 405’278 véhicules, mais a tout de même manqué les attentes des analystes. L’entreprise souffre d’une faible demande en Chine, d’une concurrence croissante dans le domaine de l’automobile et d’un certain nombre de problèmes de logistique continus. Après la publication de ces chiffres, les titres ont fléchi jusqu’à 15%. Les résultats seront publiés le 25 janvier. Il reste donc à savoir combien la baisse de la demande aura impacté les marges. Bien que les actions aient déjà perdu 65% de leur valeur l’an dernier, l’entreprise possède encore et toujours la plus grande capitalisation de marché dans le secteur automobile.

Des perspectives moroses. Les indices européens des directeurs d’achat ont certes grimpé de 0,7 points en décembre, mais ils errent sous le seuil des 50 points avec 47,8. Les équivalents américains se trouvent également dans la zone de contraction. En effet, ils sont tombés de 49,0 à 48,4 en décembre. Ces valeurs indiquent un repli de l’activité économique et sont considérées comme des indicateurs avancés, en accord avec la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Les procès-verbaux des autorités monétaires sont clairs: ces derniers visent un rythme nettement plus faible en 2023 concernant le durcissement de leur politique monétaire. Ce n’est pas pour autant qu’il faille s’attendre à des baisses de taux d’intérêt. C’est la Suisse qui figure en tête de rang: l’indice des directeurs d’achat de l’industrie helvète a augmenté de 0,2 points à 54,1 en décembre et signale ainsi carrément une croissance.

Graphique de la semaine

La différence de rendement entre l’action la plus forte et l’action la plus faible du Swiss Market Index (SMI) a atteint près de 80% l’an dernier. Tandis que les titres du groupe d’assurance Zurich ont progressé de plus de 10%, ceux de la grande banque Credit Suisse (CS) ont perdu environ deux tiers de leur valeur. Seules quatre actions ont terminé l’année sur une performance positive. De tels écarts de performance ne sont pas inhabituels; la dispersion était supérieure à 90% en 2021. Les actions du groupe de produits de luxe Richemont s’étaient alors envolées, avec une hausse de 71%. Et déjà à l’époque, les valeurs de CS étaient la lanterne rouge du SMI avec une performance de -22%.

GROS PLAN

Des «penny stocks» demandés. Les actions, qui coûtent moins d’un franc, ont occupé le haut du tableau des cours, enregistrant des gains à deux chiffres en début d’année. Mais Arundel, Addex, Kinarus & Cie mettent les nerfs des investisseurs à rude épreuve.

LE PROGRAMME

Premières impressions de l’exercice 2022. La semaine prochaine, Sika, u-blox et Bossard publieront leurs chiffres d’affaires pour 2022. Reste à savoir si elles vont déjà s’aventurer à présenter des prévisions.

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