Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les acteurs du marché redoutent une hausse des taux d’intérêt. En effet, la correction de valeur est très avancée, mais de nouveaux ennuis risquent de peser sur les cours à cause des estimations sur bénéfices dont les révisions tardent à venir.

La Bourse suisse en plein fléchissement. La politique monétaire plus restrictive continue de peser sur les marchés des actions. Rien d’étonnant que les investisseurs s’accrochent à toute lueur d’espoir, aussi infime qu’elle soit. En font partie notamment les récents achats obligataires effectués par la Bank of England (BoE), qui ont redonné un certain espoir à voir l’économie atterrir en douceur. Par conséquent, le Swiss Market Index (SMI) a tout mis en œuvre pour empêcher une baisse sous le seuil clé psychologique des 10’000 points. En effet, il y a eu de bonnes impulsions notamment du côté de Roche et Lonza dont les titres ont bénéficié de l’avancée des entreprises pharmaceutiques Biogen et Eisai dans les recherches sur la maladie d’Alzheimer. En revanche, les valeurs financières étaient moins sollicitées ces derniers temps.

A notre avis, la correction de valeur est largement avancée, mais la volatilité devrait rester élevée en bourse. A ce jour, les estimations sur bénéfices des analystes ont «résisté» face au contexte du marché. Partant, la saison de publication des résultats pour le troisième trimestre devrait donner lieu à un certain nombre de révisions. De ce fait, nous conseillons aux investisseurs d’adopter un positionnement encore plus défensif. D’une part, il ne faut pas perdre de vue sa propre stratégie de placement et d’autre part, garder quand-même un œil sur les opportunités qui se présentent sur les marchés.

Porsche, du garage à la bourse. Bonnes nouvelles pour les fans des bolides de luxe. Ils peuvent désormais investir aussi bien dans Aston Martin ou Ferrari que dans Porsche, ce qui n’était possible à ce jour que de manière indirecte via la société de holding Porsche SE. En effet, le constructeur de voitures de sport a procédé ce jeudi à ce que l’on peut appeler la plus grande entrée en bourse d’Allemagne depuis celle des télécoms en 1996. Le volume impressionnant de 114 millions d’actions et le prix d’émission de 82,50 euros amènent près de 9,4 milliards d’euros dans les caisses du groupe mère VW. Grâce à sa précieuse marque, à sa solide croissance et à sa rentabilité élevée, Porsche a de très bonnes chances de démarrer en bourse sur les chapeaux de roue et ce, malgré le contexte global pour le moins ardu à l’heure actuelle. Au premier jour de cotation, l'action a temporairement augmenté de 4,8%.

De l’or bon marché. Les incertitudes qui règnent sur les marchés profitent en principe à l’or, mais cette année, Il n’en est rien. Le métal précieux jaune a perdu bien 10% de sa valeur face à la force de l’USD et suite à la hausse des taux d’intérêt. Cela fait déjà 14 ans que les rendements des obligations d’Etat américaines à 10 ans n’ont plus été aussi élevés. Cette semaine, l’or était aussi bon marché qu’en avril 2020, la dernière fois. Au vu du risque croissant de récession et de l’inflation élevée, la demande du métal précieux comme valeur refuge devrait néanmoins croître de nouveau, ces prochains mois. A notre avis, l’once d’or cotera à USD 1’950.– en fin d’année.

Le retour de la droite en Italie. Les électeurs italiens ont voté. Le vainqueur est l’alliance de Giorgia Meloni («Fratelli d’Italia»), Matteo Salvini («Lega Nord») et Silvio Berlusconi («Forza Italia»). Les marchés financiers ont aussi pris leur décision. Les rendements des obligations d’Etat italiennes à 10 ans ont bondi à 4,9%. La prime de risque a donc continué de croître. Le retour politique de la droite devrait mettre l’Union européenne (UE) face à une épreuve de vérité. La lutte de la Banque centrale européenne (BCE) contre l’inflation n’en sera pas plus simple car Giorgia Meloni a tout de même promis des baisses d’impôt à ses électeurs. Un conflit s’amorce donc maintenant en Italie, tout comme en Grande-Bretagne, entre la politique budgétaire et celle monétaire.

Une startup crypto sauve l’«euro de Francfort». Le symbole de l’euro devant le siège de la BCE à Francfort est l’un des sujets photographiques préférés dans la métropole du Main. Grâce à Caiz Development, cela restera ainsi, du moins pour le moment. La startup, qui songe introduire la première crypto-monnaie conforme à l’Islam, financera pendant les cinq prochaines années les coûts d’entretien de cette sculpture, qui se montent à en tous cas 200’000 euros. Il est étonnant de constater qu’aucun établissement financier traditionnel n’ait pu se résoudre à sponsoriser la chose.

Graphique de la semaine

La livre britannique suit une courbe baissière et en parallèle, les rendements des obligations d’Etat britanniques à 10 ans crèvent le plafond. Cela est dû aux divergences entre la politique monétaire et la politique fiscale. Dans sa lutte contre l’inflation, la Bank of England (BoE) ne cesse d’augmenter les taux d’intérêt et vend des obligations à tour de bras. Dans le même temps, le gouvernement tente de dompter la conjoncture grâce à des incitations sur le plan fiscal (notamment au moyen de réductions d’impôts), mais cela requiert l’émission de nouvelles obligations. La grande perdante de cette divergence est l’économie britannique car elle est prise entre le marteau et l’enclume.

GROS PLAN

Explosion du prix des corgis. La Reine Elizabeth II aimait les corgis par-dessus tout. De ce fait, les petits chiens de berger sont très demandés à la suite de son décès. Leur prix moyen d’élevage a plus que doublé en Grande-Bretagne.

LE PROGRAMME

Prévisions économiques du KOF. Le 5 octobre, le KOF publiera ses prévisions économiques d’automne. Une révision de la croissance économique attendue est probable.

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