Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

3 minutes de lecture

Les taux d’intérêt semblent adopter une courbe de croissance plus forte et longue que celle escomptée par les acteurs du marché. La Fed prend sa lutte contre l’inflation très au sérieux, même au risque de voir la probabilité d’une récession augmenter.

La BNS sonne le glas des taux d’intérêt négatifs en augmentant son taux directeur de 0,75 point de base à 0,5% cette semaine. Après huit longues années de taux d’intérêt négatifs, on ne peut exclure que d’autres hausses suivront et que l’attrait du franc suisse continue d’augmenter. Dans le sillage de la récente décision prise par la BNS, la parité de notre monnaie a toutefois chuté par rapport au dollar US, à l’euro et à la livre sterling. D’une manière générale, la force du franc suisse aide à lutter contre l’inflation. En effet, les prix élevés des biens à l’importation pèsent ainsi moins dans la balance.

Les bonnes impulsions boursières se font rares. Certes, le SMI a évolué en territoire positif pendant un court moment en aval de la décision prise par la BNS, mais il a ensuite perdu à nouveau de la valeur. L’indice a donc atteint un nouveau record à la baisse cette année. Les nouvelles sont mauvaises sur les marchés des actions et semblent se répéter jour après jour: inflation, hausse des taux d’intérêt, risque de récession. Cela pèse sur le moral des investisseurs. Rien d’étonnant que la plupart des bourses baissaient en amont et en aval de la décision prise par la Fed en matière de taux d’intérêt. Les bonnes nouvelles des entreprises se font rares. Le géant alimentaire Nestlé se voit confronté à une plainte de plus de 250 millions d’euros en France car les consommateurs ont mangé des pizzas contaminées à la bactérie ecoli. Nonobstant, ses titres n’ont guère réagi à cette nouvelle. Quant aux actions du fabricant de produits de boulangerie Aryzta, elles n’ont plus la cote auprès des investisseurs. Une rétrogradation par les analystes a fait s’effondrer le cours jusqu’à 15%. Une grande partie du surrendement de cette année a donc été rayée, d’un coup d’un seul. S’agissant du fournisseur pharmaceutique Bachem en revanche, il a enregistré une bonne semaine: il a enregistré une forte hausse grâce à deux commandes importantes. C’est sans occulter le fait que ses titres ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis le début de l’année.

La Fed augmente les taux directeurs et serre la vis des attentes. Comme prévu, la Fed a relevé son taux directeur de 0,75 point de pourcentage à 3% ce mercredi. Ce taux devrait encore augmenter jusqu’à environ 4,5% selon les prévisions des autorités monétaires qui ne s’attendent à une accalmie qu’en 2024. Cela souligne à quel point la lutte contre l’inflation est prise au sérieux par la Fed. Son chef, Jerome Powell, est disposé d’accepter, en toute connaissance de cause, le risque non négligeable d’une récession, du moment qu’il s’engage dans une politique restrictive en matière de taux. En effet, la Fed a réduit sa prévision de croissance pour le PIB de 1,7% à 0,2% pour l’année en cours, ce à quoi la bourse a d’abord réagi de manière mitigée. Mais ensuite, elle a nettement fléchi pour rejoindre les niveaux les plus bas de l’année. L’indice élargi S&P 500 a perdu 21,2% depuis le début de l’année 2022. D’une part, la poursuite de la politique plus restrictive en matière de taux pèse sur les valorisations des marchés des actions, mais elle ouvre aussi plus d’opportunités de placement sur le marché obligataire. Suite à la décision concernant les taux, le rendement des obligations d’Etat à deux ans ont grimpé à 4,1%.

La BCE est sollicitée. La BCE ne peut pas non plus se soustraire à la tendance d’augmenter les taux d’intérêt. Sa présidente Christine Lagarde a donc annoncé de nouvelles hausses de taux cette semaine, mais elle a clairement lié son contexte à l’évolution de l’inflation. C’est pour le 27 octobre que l’on attend de la BCE à prendre sa prochaine décision ordinaire en matière de taux.

La Grande-Bretagne gèle les prix de l’énergie. L’explosion des coûts énergétiques ont incité le gouvernement britannique à geler, dès octobre, les prix de l’électricité et du gaz pour les entreprises pour au moins une demi-année. Un bouclier tarifaire avait déjà été introduit auparavant pour les particuliers. L’objectif de la mesure est de limiter l’inflation et de protéger les emplois. La faiblesse de la livre sterling montre notamment à quel point l’économie britannique est fortement impactée, la monnaie ayant atteint un nouveau plancher cette semaine par rapport au franc suisse.

Graphique de la semaine

Les obligations sont redevenues une option de placement envisageable. Les obligations d’Etat américaines d’une durée de 10 ans rapportent actuellement 3,4%, soit 1,8% de plus que le rendement sur dividendes de l’indice d’actions national S&P 500 – un écart qui n’avait plus été observé depuis 2011. Par la suite, le rendement sur dividendes a même dépassé plusieurs fois celui des bons du Trésor. Mais ce serait une erreur de se débarrasser des actions: en effet, les investisseurs en actions profitent à plus long terme de la croissance des entreprises.

GROS PLAN

:-). Le smiley fête ses 40 ans. Le professeur en informatique Scott E. Fahlman est le premier à avoir utilisé la suite de caractères composée du double point, du tiret et de la parenthèse fermante pour marquer des messages du ton de l’humour. Cette suite de caractères a donné lieu à d’innombrables émojis par la suite.

LE PROGRAMME

Interventions de la BNS sur le marché des changes. Le 30 septembre, la BNS précisera l’ampleur de ses interventions sur le marché des changes au cours du deuxième trimestre.

A lire aussi...