Budget, Delta et emploi: trois facteurs-clés de la relance

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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Le scénario de la reprise économique forte et durable va continuer à être testé sur plusieurs fronts d’ici la fin de l’année.

© Keystone

Les bons chiffres de l’emploi américain du mois de juillet suggèrent que la normalisation de l’économie américaine se poursuit et même s’accélère. Cela pourrait contribuer à mettre fin à la baisse des taux à long terme, baisse dont l’ampleur avait surpris et parfois inquiété les investisseurs.

S’il est logique que, en temps normal, la dynamique de l’emploi suive avec retard la trajectoire de la reprise économique, on aurait pu penser qu’il en serait autrement dans le cas très particulier de la sortie de crise du Covid. Certains pays ont d’ailleurs déjà retrouvé un très bon niveau d’emploi grâce à la réouverture de l’économie – c‘est le cas de l’Australie, mais aussi de la France, si l’on en croit les chiffres de l’INSEE pour le deuxième trimestre. Dans le cas américain, cependant, le rythme de reprise de l’emploi avait été décevant, peut-être en partie à cause de la générosité provisoire des allocations chômage, même si ce n’est certainement qu’un facteur parmi d’autres. Les chiffres du mois de juillet sont à cet égard plus encourageants, avec une forte baisse du taux de chômage, à 5,4% contre 5,9% en juin, et 903’000 emplois créés.

Si le taux de chômage reste encore nettement au-dessus des 3,5% d’avant crise du Covid, la Réserve fédérale américaine devrait être encouragée par ces chiffres et continuer à préparer le terrain à une réduction de ces achats d’actifs, peut-être en fin d’année. Mais, c’est surtout le marché obligataire américain que les investisseurs vont observer. La baisse de plus de 50 points de base des taux à 10 ans depuis mars 2021 semblait en effet contradictoire avec le scénario d’une reprise forte et durable. Une remontée des taux à long terme serait de ce point de vue plus rassurante qu’inquiétante.

Le scénario de la reprise économique forte et durable va cependant continuer à être testé sur plusieurs fronts d’ici la fin de l’année. Du côté du variant Delta d’abord, avec des nouvelles rassurantes en provenance de certains pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas) mais toujours des inquiétudes dans certains Etats américains moins vaccinés. Du côté de l’emploi ensuite, car il faudra vérifier que les bons chiffres américains du mois de juillet se poursuivront (ce qui nous semble assez probable). Et enfin du côté budgétaire, car il faudra mesurer la détermination et la capacité d’action de l’administration Biden pour compléter le plan d’infrastructure de 550 milliards de dollars négocié avec les républicains. Les projets démocrates incluent en effet un éventail très large de 3 000 milliards de dollars de dépenses supplémentaires, à voter d’ici la fin de l’année.

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