«All about the money» – La semaine des marchés par ODDO BHF

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Poursuite de la dépréciation de l’euro, les surprises économiques négatives se poursuivent. Perspectives plus favorables pour 2022, l’inflation transitoire soutiendra la monnaie unique.

La dépréciation de l’euro a atteint 8% par rapport au dollar au cours des 6 derniers mois et se rapproche désormais de son niveau de fin 2019. Les surprises économiques décevantes et l’accélération de l’inflation dans la zone euro ont pesé négativement sur la monnaie unique. Il reste difficile de choisir un point bas sur le Forex. Néanmoins, nous considérons que le scénario d’appréciation de l’euro face au dollar est le plus probable à moyen terme.

En cas d’inflation transitoire, les perspectives seront favorables à l’EUR. Les écarts de taux directeurs en 2022 ont soutenu le dollar par rapport à l’euro, en raison du resserrement continu de la politique monétaire de la Réserve fédérale et de la passivité de la Banque centrale européenne. Actuellement, les attentes des investisseurs sont élevées pour la politique monétaire américaine, avec une augmentation attendue de 75 points de base d’ici la fin 2022, contre 10 points de base pour l’Europe. Cet écart a été renforcé par la reconduction de Jerome Powell au poste de président de la Réserve fédérale, ce qui est interprété par les analystes comme une tolérance prolongée d’une inflation élevée par la FED. Si l’inflation observée actuellement était effectivement temporaire, alors cela impliquerait la possibilité d’une révision à la baisse des taux attendus de la FED. Nous anticipons deux hausses des taux pour l’an prochain. Pour 2022, les économistes du groupe s’attendent à une inflation de 3,2% aux Etats-Unis et de 2,1% dans la zone euro. Dans ce scénario central, une appréciation de l’EUR/USD est la plus probable.

Les fondamentaux à moyen et long terme restent positifs pour l’euro. La croissance sera plus forte dans la zone euro et soutiendra la monnaie unique. L’activité dans la zone euro progressera de 5,3% l’année prochaine, contre 4,2% aux Etats-Unis. Une activité européenne plus faible à la fin de 2021 accentuera l’effet de base pour la fin de 2022 et signifiera un rebond encore plus agressif par rapport aux États-Unis. Par ailleurs, la détérioration des finances publiques américaines, par un déficit budgétaire de 11,9% du PIB, s’accentue tandis que la balance commerciale a atteint 80,9 milliards soit une hausse de 60% par rapport à 2019. Enfin, la parité de pouvoir d’achat définie en fonction des prix à la production indique une sous-évaluation de l’EUR par rapport à l’USD. A long-terme, la monnaie pourrait s’apprécier de 12 % pour converger vers les 1,27.

 


 

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