Fast & Furious – La semaine des marchés par ODDO BHF

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Accès plus rapide à l’information: les données en temps réel favorisent la sur-réaction des acteurs économiques.

Toujours plus vite. L’accès à l’information s’améliore et l’utilisation de données en temps réel se généralise avec la digitalisation de nos économies. Son accélération a des conséquences négatives de sur-réaction des acteurs. Sur le plan économique, il en résulte une plus forte sensibilité des prix aux déséquilibres potentiels entre l’offre et la demande. Par exemple, le choc de demande s’est accentué en réaction aux craintes de pénurie et d’acheminement: la hausse du baril de pétrole atteint 70% sur un an et celle d’un conteneur +500%. Sur le plan financier, les investisseurs anticipent plus rapidement. Ces derniers jours, un carnet de commande de 100'000 Tesla (0,1% des ventes automobiles annuelles) a fait grimpé la richesse d’Elon Musk de plus de 30 milliards de dollars et la capitalisation de Tesla de 60 milliards. Dans ce cas précis, l’information a favorisé une captation plus rapide de la richesse financière mondiale.

Nous vivons désormais dans «l’économie de l’instant». Le comportement du consommateur est suivi en temps réel. Pour le secteur privé, digitaliser son économie permet de capter plus rapidement des parts de marché. Pour les gouvernements, la disponibilité d’indicateurs en temps réel prendra le relais d’indicateurs traditionnels en retard comme la mesure du PIB aux capacités prédictives déclinantes. Il en résultera des politiques économiques plus proactives. Les indicateurs de mobilité en sont le meilleur exemple puisqu’ils définissent dès aujourd’hui les stratégies de sortie de crise sur le marché du travail, la politique budgétaire ou celle monétaire.

L’économie de l’instant épargne un seul domaine: le changement climatique. La COP26, qui démarre dimanche, veut y remédier. Ces 5 dernières décennies, le réchauffement climatique a augmenté de 1,1°C et la biodiversité s’est réduite de 60%. La Chine, les États-Unis et l’Inde émettent la moitié des émissions mondiales de carbone et définiront le rythme de la transition énergétique mondiale. La première s’est engagée jeudi à atteindre la neutralité carbone avant 2060. Mais il sera aussi opportun, à Glasgow, de s’interroger sur comment mettre à profit la diffusion de l’information, cette économie de l’instant, pour faire agir les consommateurs.

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