Le groupe basé à Londres explique être affecté par les sanctions britanniques, qui touchent la banque russe Gazprombank, auprès de laquelle il écoule sa production d’or et dispose de facilités de crédit.
L’entreprise minière Petropavlovsk, basée à Londres mais spécialisée dans l’extraction d’or dans l’extrême orient russe, perdait plus de 20% jeudi matin à la Bourse de Londres après avoir annoncé étudier la possibilité de se séparer de ses filiales opérationnelles en raison des conséquences des sanctions.
Les actifs opérationnels de Petropavlovsk sont constitués en particulier de trois mines et d’une usine de traitement dans une zone frontalière de la Chine dans l’est de la Russie, précise-t-elle.
L’entreprise explique être particulièrement affectée par les sanctions britanniques, qui ne la visent pas directement mais touchent la banque russe Gazprombank, auprès de laquelle elle écoule sa production d’or et dispose de facilités de crédit.
Petropavlovsk indique avoir nommé le cabinet de conseil en gestion AlixPartners pour l’aider à «explorer ses options», y compris «la vente de la totalité des intérêts de l’entreprise dans ses filiales opérationnelles, dès que possible», selon un communiqué.
Mais «il n’est pas clair actuellement» (de savoir) combien ces ventes d’actifs pourraient rapporter aux actionnaires ou aux créanciers, ou même si elles rapporteront quelque chose, poursuit le communiqué.
Petropavlovsk dévissait de 20,33% à 2,39 pence à la Bourse de Londres jeudi peu après 10H00 GMT, après avoir perdu plus de 87% de sa valeur depuis le début de l’année.
La banque russe Gazprombank a été placée sur la liste des établissements sanctionnés par le Royaume-Uni le 24 mars, un mois après l’invasion russe de l’Ukraine.
Conséquence pour Petropavlovsk: le paiement à Gazprombank d’un intérêt d’environ 500’000 dollars et d’un remboursement de dette de 9,5 millions de dollars n’a pas pu être effectué.
Les sanctions empêchent aussi la vente de l’or à la banque et le groupe dit «explorer ses options y compris auprès d’autres acheteurs potentiels».
Mais «le cours auquel la Banque centrale russe achète de l’or, qui contraint dans les faits les prix proposés par les acheteurs commerciaux, est fixé à des niveaux généralement inférieurs» au marché londonien, faisant peser un risque sur la trésorerie du groupe, selon le communiqué.
L’entreprise alerte aussi sur les difficultés légales à faire sortir des liquidités de Russie, ce qui risque de compliquer sérieusement le paiement de certains de ses créanciers.