Matières premières: le zinc s’éloigne de son sommet, le sucre monte et l’or hésite

AWP

2 minutes de lecture

Sur le LME, la tonne de zinc s’échangeait à 4’260,50 dollars vendredi vers 16h30, contre 4’339 dollars le vendredi précédent à la clôture et 4’435 dollars lundi.

Le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) baissait légèrement sur la semaine, après avoir atteint lundi un nouveau sommet depuis son record historique début mars, propulsé par des menaces sur l’offre en raison de la flambée du coût de l’électricité.

«Les fonderies de zinc européennes sont déjà confrontées depuis des mois aux prix élevés de l’énergie qui font grimper leurs coûts de production», explique Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

Si des fonderies européennes avaient déjà annoncé en octobre qu’elles réduisaient leur production en conséquence, M. Briesemann estime qu’il «existe également un risque latent que d’autres fonderies réduisent leur production» à leur tour.

«Le marché du zinc est très tendu, même sans nouvelle réduction de la production», poursuit-il. Commezbank signale également une baisse continue des stocks de zinc dans les entrepôts du LME, qui sont désormais tombés à leur plus bas niveau depuis juillet 2020.

«Tout porte à croire que le prix du zinc restera à un niveau élevé pour le moment», conclut l’analyste.

Sur le LME, la tonne de zinc pour livraison dans trois mois s’échangeait à 4’260,50 dollars vendredi vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), contre 4’339 dollars le vendredi précédent à la clôture et 4’435 dollars lundi, un plus haut depuis le 8 mars, son record historique.

Le sucre s’élève

Les cours du sucre ont grimpé sur la semaine, atteignant leur plus haut niveau depuis quatre mois à New York, dopé par une forte demande venant d’Inde.

«Le prix du sucre brut a dépassé [jeudi] la barre des 20 cents par livre pour la première fois depuis la fin du mois de novembre 2021», commente Cartsen Fritsch, de Commerzbank.

«Cela pourrait être une réponse aux informations venant d’Inde, le plus grand consommateur de sucre au monde, où la demande devrait fortement augmenter cette année à la suite de la levée des restrictions COVID», poursuit-il.

Les exportations indiennes de sucre devraient de même atteindre un niveau record pour 2021-2022, selon l’analyste.

Par ailleurs, «le Brésil pourrait également avoir une meilleure production de canne à sucre cette année», explique Jack Scoville, analyste de Price Group. Le Brésil est le premier producteur de canne au monde.

«La dernière chute des prix du pétrole pourrait inciter les sucreries de ce pays à produire un peu plus de sucre que d’éthanol», poursuit Carsten Fritsch, qui précise cependant que le «niveau de prix de l’éthanol au Brésil reste très attractif».

Le niveau élevé du prix du pétrole incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et faire monter les cours.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai prochain valait 20,32 cents, contre 19,37 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 557,80 dollars contre 538,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or hésite

Le cours de l’or a légèrement augmenté sur la semaine, soutenu par les inquiétudes des investisseurs face à une situation géopolitique instable, mais lesté par la perspective d’un durcissement de la politique monétaire américaine.

«La poursuite de la guerre en Ukraine profite à l’or, valeur refuge par excellence», explique Rupert Rowling, analyste de Kinesis Money.

Vladimir Poutine va concentrer ses attaques en Ukraine sur les zones séparatistes du Donbass pour chercher une «victoire» pour le 9 mai, date de l’anniversaire, pour la Russie, de la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945, a estimé vendredi son homologue français Emmanuel Macron.

Mais le cours de l’or est également influencé par la politique monétaire américaine.

Comme le prix de l’or est fixé en dollar, la perspective d’un tour de vis de la Réserve fédérale (Fed), qui profite au billet vert, rend le coût du métal jaune relativement plus élevé pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Par ailleurs, la perspective d’un durcissement de la politique monétaire rend les obligations d’Etat, également valeur refuge, plus rentables, réduisant l’attractivité de l’or, métal sans rendement.

«Le cours de l’or devrait continuer d’évoluer à l’horizontale pendant un moment, tant qu’il n’y aura pas une escalade du conflit en Ukraine ou au contraire des avancées sur les négociations de paix», juge M. Rowling.

L’once d’or s’échangeait pour 1’946,50 dollars, en hausse modérée par rapport à son coût en fin d’échanges le vendredi précédent, à 1’925,68 dollars.

A lire aussi...