Vers 21h, la monnaie suisse progressait de 0,42% face à l’euro, à 1,0111 franc pour un euro, et a même atteint son plus haut point depuis début mars. Il avançait de 0,07% face à la livre sterling.
Le franc gagnait du terrain jeudi face à plusieurs devises majeures, soutenu par le resserrement monétaire de la banque centrale suisse (BNS) et son statut de valeur refuge alors que les marchés s’inquiètent d’une récession.
Vers 19H00 GMT, la devise helvétique progressait de 0,42% face à l’euro, à 1,0111 franc pour un euro, et a même atteint son plus haut point depuis début mars. Il avançait de 0,07% face à la livre sterling.
Mercredi, la monnaie suisse avait atteint, face au yen, un sommet de 42 ans.
Pour Juan Manuel Herrera, de Scotiabank, ce beau parcours est le résultat d’une «combinaison» de facteurs.
Le franc «profite encore de la hausse de taux de la BNS» (Banque nationale suisse) d’un demi-point de pourcentage (à -0,25%), la semaine dernière, une première depuis 2007 qui a pris les cambistes de cours.
Mercredi, le président de la BNS, Thomas Jordan, a expliqué que, pour combattre l’inflation élevée, «il était probablement besoin de resserrer davantage» le taux directeur. «Cela confirme ce que le marché avait déjà anticipé», a commenté Brad Bechtel, de Jefferies.
Autre vent porteur, «le franc réagit positivement à la baisse des taux américains», a ajouté Juan Manuel Herrera. Le rendement des emprunts américains à 10 ans a ainsi frôlé jeudi le seuil symbolique des 3%, une première depuis deux semaines.
La devise helvétique bénéficie aussi de son statut de valeur refuge en cette période d’incertitude, qui plombe les Bourses et les matières premières, inquiets d’une possible récession.
«La montée des tensions en Europe, liée notamment à l’approvisionnement en gaz, et à la fragmentation», des taux obligataires européens, qui voit l’écart entre pays s’accroître, «tire le franc ces temps-ci», selon Brad Bechtel.
En outre, le décalage de politique monétaire entre la Suisse et le Japon donne à la devise helvétique un avantage sur le yen, traditionnellement autre grande valeur refuge du marché des changes.
«C’est un peu l’alignement des astres» pour la monnaie suisse, résume l’analyste. «Beaucoup pensent qu’il va encore monter, mais, pour moi, il n’est pas établi que la BNS veuille qu’il se renforce rapidement.»
Un franc plus fort «les aide contre l’inflation», a souligné Brad Bechtel, «mais cela pénalise aussi leurs exportations».
Ailleurs en Europe, l’euro reculait face au dollar, fragilisé par de mauvais indicateurs macroéconomiques. L’indice composite PMI, qui mesure l’activité économique en zone euro, a chuté en juin, à 51,9 contre 54,8 en mai, nettement en-dessous des attentes des économistes (54,0).
L’indice PMI pour la France a même encore davantage reculé, à 52,8 contre 57,0 en mai (un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité).
Selon Juan Manuel Herrera, les opérateurs ont revu à la baisse leurs prévisions de hausse du taux directeur de la BCE d’ici fin 2022 à la lumière de ces indicateurs.