Le dollar en fort repli malgré la hausse des taux de la Fed

AWP

2 minutes de lecture

Vers 20h45, le Dollar index reculait de 1,42% à 103,66 points, sa plus forte chute en une séance depuis mars 2020.

Le dollar chutait fortement jeudi face aux principales devises malgré une vive hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) annoncée la veille alors que les banques centrales européennes resserrent aussi la vis pour lutter l’inflation.

Vers 18H45 GMT, le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier d’autres devises et avait atteint juste après l’annonce de la Fed un record depuis décembre 2002 à 105,79 points, dégringolait de 1,42% à 103,66 points, sa plus forte chute en une séance depuis mars 2020.

«Il se passe beaucoup de choses en même temps et très vite», résumait Mazen Issa de TD Securities.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a augmenté mercredi ses taux de 0,75 point, une mesure inédite depuis 1994 mais amplement anticipée par les investisseurs depuis la publication de données sur l’inflation américaine, qui a atteint un record en mai.

Mais le marché des changes s’attendait à une attitude de la Fed encore plus belliciste à court terme misant sur des taux au jour le jour à 3,68% en fin d’année, alors que les projections révélées par le Comité monétaire les placent à 3,40%.

«Cet écart ainsi que d’autres hausses de taux attendues en Europe coïncident avec un dollar plus faible», a souligné Christopher Vecchio de DailyFx.

Si Jerome Powell, le président de la Fed, n’a pas exclu une autre hausse de 0,75 point en juillet, il a aussi insisté pour dire que ce type de resserrement ne serait «pas commun».

«Cela a créé de la confusion. Or, s’ils veulent faire baisser l’inflation, ils ne pourront pas y parvenir sans faire approcher l’économie américaine de la récession, si elle n’y est pas déjà», ajoutait l’analyste.

«Une autre hausse de 75 points est assurément sur la table pour juillet», a prédit l’analyste. Même point de vue pour Mazen Issa qui souligne que l’inflation mensuelle aux Etats-Unis «paraît encore très problématique».

Le yen et la livre montaient fortement (+1,35% à 132,06 yens et +1,49% à 1,2361 dollar pour une livre), des «corrections bienvenues» après leurs récents plongeons.

La livre avait atteint mardi 1,1934 dollar, un plus bas depuis mars 2020.

La Banque d’Angleterre (BoE) n’a pas décidé d’augmenter ses taux de plus de 0,25 point, mais «sera particulièrement attentive aux indications de pressions inflationnistes persistantes, et répondra si nécessaire avec force», a-t-elle promis dans les minutes de sa réunion.

La BoE table ainsi sur un pic d’inflation à «plus de 11%» en octobre, alors qu’elle avait déjà grimpé à 9% en avril, un record depuis 40 ans.

«Le marché s’attend à ce que la Banque d’Angleterre soit plus agressive quant à la banque centrale suisse, elle a surpris tout le monde, autant de vents contraires pour le billet vert», a encore noté Christopher Vecchio.

La banque centrale suisse a resserré jeudi sa politique monétaire pour la première fois depuis 2015, en relevant son taux directeur d’un demi-point tout en le maintenant en terrain négatif à -0,25%.

Le franc suisse gagnait 3,20% à 0,9634 franc pour un dollar.

La semaine des banquiers centraux va se poursuivre avec la décision de la Banque du Japon (BoJ) vendredi.

Alors que le yen a atteint mercredi un nouveau plus bas depuis 1998 à 135,59 yens pour un dollar, ce qui fragilise le pouvoir d’achat des ménages, la politique monétaire ultra-souple de la BoJ est de moins en moins consensuelle.

A lire aussi...