Le dollar se replie après la Fed, le marché déçu par les propos de son président

AWP

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Vers 22h30, l’euro gagnait 0,33%, à 1,0451 dollar pour un euro, après être descendu jusqu’à 1,0359 dollar.

Le dollar a d’abord jailli avant de se replier tout aussi brutalement mercredi après l’annonce d’une forte hausse de taux de la banque centrale américaine (Fed), les cambistes regrettant un discours jugé trop modéré de son président, Jerome Powell.

Durant les minutes qui ont suivi l’annonce d’un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed, pour le porter à une fourchette de 1,50% à 1,75%, le billet vert a accéléré au point de frôler son plus haut niveau depuis 2017 face à l’euro.

Mais une fois entamée la conférence de presse de Jerome Powell, il a effacé ses gains, au point d’afficher un recul par rapport à la veille.

Vers 20H30 GMT, l’euro gagnait 0,33%, à 1,0451 dollar pour un euro, après être descendu jusqu’à 1,0359 dollar. Le «buck», un autre surnom du dollar, perdait même 1,30% face au yen et 1,47% face à la livre sterling.

Pour Juan Manuel Herrera, de Scotiabank, les opérateurs ont été déçus que le président de la Réserve fédérale n’ait pas donné plus de gages sur la trajectoire de la politique monétaire américaine.

«L’attention s’est portée sur le commentaire du président Powell selon lequel il ne s’attend +pas à ce que des mouvements comme celui d’aujourd’hui (en matière de taux) deviennent habituels+», ont réagi les analystes de Wells Fargo, dans une note.

«Le marché a pris ça comme un message accommodant», a abondé Marc Chandler, du courtier Bannockburn Global Forex.

Les cambistes ont immédiatement recalibré leurs prévisions en matière de politique monétaire, a-t-il souligné, estimant désormais à 60% la probabilité d’une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage lors de la prochaine réunion de la Fed, en juillet, contre 100% jusqu’ici.

Pour l’analyste, l’annonce de la hausse de mercredi ayant été préalablement intégrée par le marché, le dollar a également souffert de prises de bénéfices, qui l’ont pénalisé face à la plupart des devises majeures.

Les cambistes ont aussi pris en compte la révision en baisse des prévisions de croissance aux États-Unis cette année et l’an prochain. La Fed ne table plus que sur une progression du PIB de 1,7% en 2022 et 2023, contre 2,8% et 2,2% respectivement jusqu’ici.

La banque centrale américaine a aussi revu, à la hausse cette fois, ses estimations de taux de chômage pour cette année et les deux prochaines, ainsi que d’inflation pour 2022.

«Ces prévisions font penser à un atterrissage chaotique (de l’économie) plutôt qu’en douceur», estimé Marc Chandler, ce qui ne jouerait pas en faveur du dollar.

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