La BCE met les banques en garde sur les dividendes face au risque de récession

AWP

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«Nous proposerons de demander aux banques de recalculer leur trajectoires en capital dans un scénario plus défavorable comprenant potentiellement un embargo sur le gaz ou une récession», déclare le président du superviseur bancaire Andrea Enria.

La Banque centrale européenne (BCE) compte demander aux grandes banques de réexaminer leurs plans de distribution de dividendes face au risque de récession en cas de fin des approvisionnements en gaz russe, a déclaré jeudi le président du superviseur bancaire Andrea Enria.

«Nous proposerons de demander aux banques de recalculer leur trajectoires en capital dans un scénario plus défavorable comprenant potentiellement un embargo sur le gaz ou une récession», a déclaré Andrea Enria lors d’une audition devant la commission des affaires économiques du Parlement européen.

Ce recalcul servira à «vérifier leurs plans de distribution de dividendes», a ajouté le banquier central italien.

La guerre menée par la Russie en Ukraine a fait grimper les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, et les inquiétudes grandissent quant au risque de récession en cas de suspension total de l’approvisionnement en gaz russe.

Bien que les banques de la zone euro disposent de coussins de fonds propres assez solides grâce aux réformes apportées après la grande crise financière de 2008, la BCE veut veiller à ce que ces établissements soient crédibles dans la prévision de leurs paiements en dividendes ou autres mesures impactant leur capital.

Le paiement de dividendes aux actionnaires est un levier parmi d’autres pour contrôler les montants de fonds propres au bilan, que les banques doivent conserver en quantité suffisante pour absorber d’éventuels chocs.

Le sujet sera discuté la semaine prochaine lors d’une réunion du conseil de surveillance du superviseur bancaire au sein de la BCE, a précisé M.Enria.

La BCE a déjà imposé en mars 2020 une interdiction générale des versements de dividendes aux actionnaires au moment de la première vague de la pandémie de Covid-19, puis simplement imposé une limite à ces paiements en décembre de la même année. Le régime n’a pas été prolongé au-delà de septembre dernier.

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