Une stagflation n’est «pas du tout probable», dit la BCE

AWP

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La présidente de l’institut d’émission, Christine Lagarde, a réaffirmé l’intention de l’institut de procéder à deux hausses des taux d’intérêt en juillet et septembre.

Une période de stagflation en zone euro n’est «pas du tout probable» aux yeux du secteur privé, indique mardi la Banque centrale européenne (BCE), au moment où l’institut s’apprête à relever ses taux face à la forte inflation.

Les acteurs du marché et les consommateurs «s’attendent désormais à une croissance plus faible et à une inflation plus élevée» dans la région regroupant dix-neuf pays, cependant «les prévisions actuelles d’experts (de divers groupes privés) suggèrent qu’une stagflation n’est pas du tout probable», selon un article publié au bulletin mensuel de l’institut monétaire.

On parle de stagflation en présence d’une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée, qui durerait en l’occurrence jusqu’à fin 2023. La réouverture de l’économie en 2021 sur fond de recul de la pandémie de Covid-19 a été freinée par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, qui ont fait repartir l’inflation.

La guerre lancée en février 2022 par la Russie en Ukraine a ensuite exacerbé le phénomène avec les effets sur les prix de l’énergie, tout en faisant grimper les «inquiétudes sur les perspectives d’activité», note l’article. La BCE table pour l’instant sur une hausse des prix de 6,8% en 2022, puis de 3,5% en 2023, tandis qu’elle a raboté ses prévisions de croissance sur la période.

Mais les commentateurs économiques, dont les avis ont été compilés par la BCE, estiment qu’une stagflation comme celle ayant suivi le choc pétrolier au début des années 1970 n’est pas en vue. La présidente de l’institut d’émission, Christine Lagarde, a elle réaffirmé lundi l’intention de l’institut de procéder à deux hausses des taux d’intérêt en juillet et septembre, les premières depuis plus de 10 ans, pour tenter de juguler les hausses de prix.

Lors d’une audition devant le Parlement européen, la Française a dénoncé «l’agression injustifiée de la Russie contre l’Ukraine» qui «affecte sévèrement» l’économie en zone euro et créé une «grande incertitude.»

Mais «les conditions sont en place pour que l’économie continue de croître et de se redresser à moyen terme», a-t-elle assuré, grâce notamment aux politiques budgétaires «ciblées» des Etats et aux fonds prévus dans le plan de relance européen «NextGenerationEU», les programmes européens «Fit for 55» (de réduction des gaz polluants) et «REPowerEU» (pour les énergies renouvelables).

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