La BCE appelle les banques à parer aux risques climatiques d’ici fin 2024

AWP

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«J’estime raisonnable que les banques se conforment pleinement à nos attentes d’ici fin 2024 au plus tard», a déclaré Frank Elderson, vice-président du superviseur unique des grandes banques.

Les banques en zone euro ont moins de trois ans pour satisfaire les attentes de la Banque centrale européenne sur la gestion des risques liés au changement climatique, a déclaré mardi un des hauts responsables de l’institut.

«J’estime raisonnable que les banques se conforment pleinement à nos attentes (sur les risques liés au climat) d’ici fin 2024 au plus tard», a déclaré Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et vice-président du superviseur unique des grandes banques, lors d’une conférence à Francfort.

Tout en lançant cet appel, qui n’a pas de force contraignante, la BCE va «écouter les arguments des banques qui estiment dans des cas particuliers que cela est impossible», a rajouté le banquier central néerlandais.

Fin 2021, le superviseur logé au sein de la BCE appelait les grandes banques, soit près de 115 établissements, à adapter «d’urgence» leur modèle d’activité face aux risques climatiques et environnementaux, après avoir constaté des retards en la matière.

Les banques devront expliquer comment elles vont se couvrir face au risque que des gros clients emprunteurs soient victimes de phénomènes météorologiques extrêmes ou voient leurs activités polluantes péricliter.

L’institution gardienne de l’euro a lancé début 2022 un premier «test de résistance» pour évaluer l’exposition des grandes banques aux risques climatiques et environnementaux, dont les résultats seront publiés en juillet.

Cela pourrait valoir in fine pour les établissements les plus vulnérables des exigences relevées de fonds propres, car les résultats des dits tests seront inclus dans la campagne annuelle de surveillance de chaque banque.

«Il n’est ni justifié ni judicieux de couvrir les risques climatiques à long terme avec des capitaux», a protesté le lobby bancaire privé allemand lundi.

Les scénarios du test climatique contiennent «de nombreuses hypothèses et sont soumis à un degré élevé d’incertitude», a expliqué la fédération bancaire allemande, qui voudrait que l’accent soit surtout mis sur «l’ancrage des risques climatiques dans le processus de prêt.»

Près de huit grandes banques sur dix en zone euro entendent mener à bien des actions dans ce sens et ont déjà défini des plans pour répondre aux attentes de la BCE avant fin 2023, a déclaré M. Elderson.

Mais chez un certain nombre d’entre elles, les plans «manquent de détails» et «ne définissent pas des délais clairs et ambitieux pour leurs actions», a-t-il conclu.

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