KKR demande l’accès aux comptes de Telecom Italia avant toute OPA

AWP

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Les investisseurs craignent que KKR renonce à son offre si TIM lui refuse l’accès à ses comptes.

Le fonds d’investissement américain KKR a envoyé lundi soir une lettre à Telecom Italia (TIM) pour réitérer sa demande d’avoir accès à ses comptes dans le cadre d’une «due diligence», sans laquelle la perspective d’une OPA s’éloigne, selon une source financière.

En attendant, le titre perdait 1,92% à 0,315 euro en clôture à la Bourse de Milan, après avoir chuté de 6% en début de séance, les investisseurs craignant que KKR renonce à son offre si TIM lui refuse l’accès à ses comptes.

Le fonds américain demande depuis novembre 2021 de pouvoir passer au crible les comptes de Telecom Italia, avant de lancer une éventuelle offre publique d’achat.

Interrogé par l’AFP, KKR n’a pas souhaité commenter.

Telecom Italia avait indiqué à la mi-mars vouloir accorder seulement une «due diligence de nature purement confirmatoire», ce qui signifie qu’elle devrait être précédée d’une offre formelle et non intervenir avant comme l’a demandé KKR.

TIM avait donné au fonds américain jusqu’à lundi soir pour détailler les conditions et le prix de sa proposition non contraignante soumise en novembre.

KKR s’était à l’époque déclaré prêt à débourser 10,8 milliards d’euros pour l’acquisition de la totalité de TIM, soit 0,505 euro l’action, mais n’a pas confirmé ce montant dans sa nouvelle missive à l’opérateur, dans la mesure où les conditions de marché ont changé depuis.

Si cette offre a été nettement supérieure au cours de Bourse de TIM, elle avait été jugée insuffisante par son principal actionnaire, Vivendi, entré au capital en 2015 à un prix moyen d’achat de 1,071 euro l’action.

Le prochain conseil d’administration de TIM, prévu jeudi, sera l’occasion d’étudier la lettre de KKR, mais aussi d’examiner une autre proposition de rachat, celle soumise fin mars par le fonds d’investissement CVC Capital Partners.

CVC souhaite acquérir une part minoritaire dans la future société de services issue d’une éventuelle scission de Telecom Italia et s’intéresse tout particulièrement à l’activité consacrée aux grands clients publics et privés.

Cette offre est jugée «amicale» par Telecom Italia, d’autant qu’elle concerne une part minoritaire, la gestion et le contrôle continuant à être assurés par TIM, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

Selon la presse italienne, CVC a estimé à environ six milliards d’euros la valeur d’entreprise des activités auxquelles il s’intéresse, alors que des analystes l’ont évaluée jusqu’à 10,5 milliards d’euros.

TIM avait annoncé samedi avoir signé avec la Caisse des dépôts italienne (CDP) un accord visant à entamer des négociations concernant une fusion de son réseau avec celui d’Open Fiber, dans lequel la banque publique détient une part de 60%.

Ce projet avait été relancé en mars par le plan stratégique du nouveau PDG de l’opérateur Pietro Labriola, qui prévoit une scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services.

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