Wall Street a terminé en nette baisse vendredi, effaçant une grande partie de ses gains de la veille sur fond de préoccupation sur l’inflation. L’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan a montré une hausse des anticipations d’inflation pour les années à venir, faisant ainsi craindre un durcissement du ton de la Fed. Les prévisions médianes d'inflation à un an ont augmenté à 5,1% en octobre, contre 4,7% en septembre, tandis que les prévisions médianes d'inflation à cinq ans, qui étaient tombées à 2,7% en septembre, sont remontées à 2,9% en octobre (ce qui correspond au niveau de juillet-août).

Les gouverneurs de le Fed se concentrent principalement sur les attentes à long terme et non sur les attentes à court terme, mais des recherches menées par la Fed de San Francisco cet été ont suggéré que dans un environnement d'inflation élevée (comme c'est le cas actuellement), les attentes à un an pourraient influencer les salaires, et les responsables de la Fed sont actuellement préoccupés par la boucle prix-salaire.

Ces anticipations d’inflation ont donc renforcé les anticipations de remontée des taux de la Fed. La probabilité de deux autres hausses des taux d’au moins 75 points de base d’ici la fin de l’année est ainsi passée de 61% à 69%, ce qui a renforcé le dollar et fait pression sur les marchés obligataires et actions vendredi.

Prévision du cours du Russell 2000

Wall Street pourrait toutefois tenter un rebond à court terme alors que le sentiment et le positionnement des traders semblent excessivement bearish à court terme. Le pourcentage d’investisseurs particuliers « bullish » est à son niveau le plus faible depuis fin septembre tandis que la moyenne à 20 séances du ratio Put/Call est remontée à son plus haut niveau depuis avril 2020.

En résumé, les fondamentaux et le positionnement/sentiment divergent. Les fondamentaux sont en faveur d’une poursuite de la baisse tandis que le positionnement/sentiment est plutôt en faveur d’un rebond. L’analyse technique reflète bien cette divergence à court terme puisque le Russell 2000 évolue en dents de scie entre 1640 et 1770 points depuis la mi-septembre.

Il sera sans doute préférable d’attendre une sortie de cette fourchette de prix pour se positionner. Une sortie par le bas ouvrirait la voie à une poursuite de la tendance baissière de fond tandis qu’une sortie par le haut ouvrirait la voie à un rebond technique.