Rebond des marchés d’actions aux Etats-Unis – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Pierre-François Donzé, David Zahnd et Bertrand Lemattre, Banque Bonhôte & Cie SA

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L’activité manufacturière américaine a rebondi. Les commandes industrielles allemandes ont augmenté.

Les marchés d’actions américains ont rebondi à la faveur de signes de ralentissement de l’activité économique malgré la bonne tenue du marché de l’emploi. A l’inverse, les valeurs européennes ont pâti d’une situation économique sous pression.

Les rendements obligataires ont légèrement progressé. Le taux 10 ans US s’établit désormais à 4,80%, le Bund allemand, quant à lui, revient vers le niveau de 2,90%.

Aux Etats-Unis, l’activité manufacturière pour le mois de septembre, en contraction durant onze mois consécutifs, a rebondi plus fortement qu’anticipée. Ainsi, l’indice ISM manufacturier est ressorti à 49,0 contre 47,6 le mois précédent. Ces chiffres soulignent la résilience de l’économie américaine. D’autre part, après un recul de 2,1% en juillet, les commandes à l’industrie ont enregistré un rebond de 1,2% en août. A la suite de ces publications, plusieurs membres de la Fed ont laissé entendre que la période de taux élevés pourrait se prolonger.

En ce qui concerne le marché du travail, le nombre d’offres d’emploi a progressé au mois d’août. En effet, les ouvertures de postes ont atteint 9,61 millions témoignant de tensions persistantes sur le marché ce qui pourrait également inciter la Réserve fédérale américaine à maintenir ses taux à un niveau restrictif afin de peser sur l’offre de postes.

Cependant, le secteur privé américain n’a créé que 89’000 nouveaux emplois au mois de septembre, soit son plus faible rythme depuis janvier 2021, selon l’enquête mensuelle ADP.

Le nombre d’inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis a augmenté moins que prévu lors de la semaine du 25 septembre, ressortant à 207’000 contre 210’000 attendu.

En revanche, l’économie américaine a généré 336’000 emplois non agricoles au mois de septembre, un nombre très largement supérieur aux attentes du marché de 150’000. Toutefois, la bonne nouvelle est venue de la publication du salaire horaire moyen en ralentissement à +0,2% en septembre, soit une progression sur un an de 4,2%, contre des prévisions en moyenne respectivement de +0,3% et +4,3%. Enfin, le taux de chômage a légèrement augmenté à 3,8% de la population active alors que l’on prévoyait 3,7%.

En Europe, après une forte baisse de 11,3% en juillet, les commandes industrielles allemandes ont rebondi de 3,9% en août par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières. La comparaison sur trois mois a montré que les commandes ont augmenté de 4,9% au cours de la période de juin à août par rapport aux trois mois précédents.

Le ralentissement généralisé observé de l’économie de la zone euro, couplé à une modération de l’inflation dans les mois à venir pourrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à mettre un terme à son processus de resserrement monétaire.

Dans ce contexte, l’indice du S&P 500 finit la semaine en légère hausse de 0,48% alors que l’indice technologique du Nasdaq rebondi de 1,60%. L’indice Stoxx 600 Europe, recule, quant à lui, -1,17%.

L’essentiel en bref

 

Le pétrole – flambée au troisième trimestre

Le cours du pétrole a connu une hausse spectaculaire durant le troisième trimestre 2023 (+30% entre les bas de juillet et fin septembre). Cette progression peut s’expliquer par plusieurs facteurs.

Tout d’abord, la réduction annoncée par les membres de l’Opep+ de la production à leur réunion du mois de juin (sous l’impulsion de l’Arabie Saoudite et de la Russie qui ont réduit leur production de près de 1,3 million de barils par jour), puis confirmée lors du Monitoring Committee Meeting du 4 octobre dernier. Cette réduction a été partiellement contrebalancée par les augmentations de productions de pays hors du bloc (USA, Guyane, Brésil, Canada, Norvège)

De son côté la demande reste étonnamment résiliente, emmenée dans le sillage d’une consommation robuste aux US et dans les pays de l’OCDE dont le niveau de consommation globale renouait avec la croissance au deuxième trimestre 2023, après deux trimestres de contraction. La demande chinoise est aussi plus forte qu’attendue malgré les incertitudes liées à la santé de son économie. Pour l’année 2023, la croissance de la demande mondiale semble en bonne voie pour atteindre un niveau historiquement élevé de 102,2 millions de barils par jour.

Finalement, les stocks se sont fortement amenuisés, passant sous la moyenne des 5 dernières années en juin. Une tendance qui semble se confirmer sur juillet et août.

Pour la fin de l’année 2023, l’Opep va probablement maintenir ses réductions de production jusqu’à la fin de l’année en attendant que leurs effets se soient totalement déployés.

La flambée des cours semble largement entraînée par la demande, nous ne voyons pas le cours du baril dépasser durablement les 100 dollars. La demande devrait finalement fléchir au fur et à mesure du ralentissement des principales économies.

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