Consolidation des marchés des actions – Flash boursier Bonhôte

Pierre-François Donzé, Julien Staehli, Karine Patron, David Zahnd et Bertrand Lemattre, Banque Bonhôte & Cie SA

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La Fed souligne la persistance à l’inflation. Plus forte baisse historique pour les prix à la production des produits industriels allemands.

Les marchés d’actions ont poursuivi leur consolidation après les différentes annonces concernant les politiques monétaires. En effet, le discours des banquiers centraux a ébranlé le scénario d’une prochaine baisse des taux d’intérêt en Europe comme aux Etats-Unis.

Les rendements obligataires ont à nouveau progressé. Le taux 10 ans US s’est rapproché de 4,50%, le Bund allemand a franchi le niveau de 2,70%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a, comme attendu, maintenu ses taux à 5,25%-5,50%, en soulignant la persistance de l’inflation. Cependant, une dernière hausse de taux reste d’actualité face à la vigueur de l’économie américaine. Le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine reste toutefois probable.

Ainsi, les prévisions anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) américain de 2,1% cette année, contre une prévision de 1,0% en juin, et une croissance de 1,5% l’année prochaine. Le taux de chômage, qui est actuellement à 3,8%, devrait culminer à 4,1% en 2024 et se maintenir à ce niveau en 2025, contre un taux 4,5% attendu en juin.

Les indicateurs avancés de l’activité économique américaine continuent d’être affectés par la faiblesse des nouvelles commandes, la détérioration de la consommation, le renchérissement des taux d’intérêt et le resserrement du crédit. Les dernières données concernant l’activité du secteur privé montrent une stabilisation en septembre.

En revanche, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué la semaine dernière aux Etats-Unis, contrairement aux attentes, reflétant une nouvelle fois la vigueur du marché américain de l’emploi. Le nombre d’inscriptions a baissé de 20’000 à 201’000 lors de la semaine du 16 septembre contre 221’000 la semaine précédente.

En Suisse, la BNS a annoncé le maintien de son principal taux directeur à 1,75%. Ce statu quo sur les taux est à l’encontre des attentes des économistes qui anticipaient une hausse de 25 points de base. La stabilisation de l’inflation en Suisse au mois d’août à 1,6% sur un an, au même niveau qu’en juillet, est en ligne avec l’objectif de la BNS et la force de la devise suisse, qui pénalise les exportations, explique en partie cette décision.

En Europe, les prix à la production des produits industriels allemands se sont montrés inférieurs de 12,6% en août 2023 sur un an, après -6% en juillet, soit leur plus forte baisse en rythme annuel depuis le début de la collecte des données en 1949.

En France, l’indice PMI composite HCOB de l’activité globale a fortement reculé en septembre montrant la plus forte contraction du secteur privé depuis novembre 2020. Les replis de l’activité se sont accélérés tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services.

Cependant, les coûts salariaux se sont accélérés pour un deuxième mois consécutif en septembre, ce qui entretient la persistance de l’inflation.

Dans ce contexte, l’indice du S&P 500 finit la semaine en baisse de -2,93% alors que l’indice technologique du Nasdaq recule de -3,63%. L’indice Stoxx 600 Europe, abandonne, quant à lui, -1,88%.

L’essentiel en bref

 

Décisions de la Banque nationale suisse

Jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a décidé de maintenir son taux directeur à 1,75%, déjouant les attentes du marché qui tablait sur une hausse de 25 points de base. Si le spectre de l’inflation n’a pas disparu, la faiblesse de la conjoncture et la force du franc ont fait pencher la balance. Toutefois le ton belliciste de son président laisse entendre que de futures hausses ne sont pas à exclure.

Le niveau contenu de l’inflation suisse (1,6% en août) est principalement dû à un fléchissement du renchérissement des biens et services importés. Cependant, la pression inflationniste devrait s’accroître au cours des prochains mois, notamment en raison de la hausse des loyers et des prix de l’électricité.

Dans cette configuration, la BNS s’attend à une inflation au-dessus des 2% cette année et l’an prochain. Dès 2025, elle devrait revenir à 1,9%, contre une prévision d’encore 2,1% en juin dernier.

En outre, la combinaison du ralentissement de la croissance en Europe, susceptible d’atténuer les pressions sous-jacentes sur les prix et de la force du franc devraient encore contenir l’inflation en Suisse dans les mois à venir. La Suisse, tout comme la Suède d’ailleurs, continue en effet de vendre des devises étrangères, ce qui permet de contenir les prix importés.

Les principaux indicateurs avancés, comme le baromètre du KOF et les directeurs d’achat, se sont dégradés depuis plusieurs mois rappelant que les hausses de taux commencent à faire leur effet sur l’économie helvétique. Nous anticipons toutefois encore une hausse de taux d’ici la fin de l’année portant ainsi le taux directeur à 2%.

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