Les marchés européens reculent et Wall Street résiste face aux incertitudes

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Paris abandonne 1,10%, Milan 1,21%, Francfort 1,13% et Londres 0,73%. A Zurich, le SMI cède 1,10%.

Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse quand Wall Street résiste, face à une salve de résultats d’entreprises, des incertitudes sur la croissance ainsi que sur l’issue de l’élection présidentielle américaine.

En Europe, Paris a abandonné 1,10%, Milan 1,21%, Francfort 1,13% et Londres 0,73%. A Zurich, le SMI a cédé 1,10%.

A Wall Street, le Nasdaq est en petite hausse de 0,14% au lendemain d’un record en clôture, le S&P 500 grappille 0,12% et le Dow Jones avance de 0,21%.

«Les marchés traversent deux des semaines les plus importantes de l’année et doivent digérer une avalanche de nouvelles», commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de Tikehau Capital.

«Deux conversations s’affrontent aujourd’hui autour de la croissance, en des termes différents aux Etats-Unis et en Europe, mais qui reposent toutefois sur des dynamiques similaires: va-t-on avoir une stabilisation, voire un rebond, ou est-on face à un ralentissement qui peut être plus important qu’il n’y paraît ?», a poursuivi M. Thuin.

Aux Etats-Unis, première puissance économique du globe, la croissance du PIB a déçu au troisième trimestre, bien qu’elle soit toujours solide.

A l’inverse, en zone euro, grâce à une Allemagne moins moribonde que prévu, une Espagne en pleine forme et une France dopée par les Jeux Olympiques, la croissance a été plus forte que prévu au troisième trimestre, mais les prochains mois pourraient être difficiles.

Il faut ajouter à cela l’incertitude politique qui règne tant en Europe qu’aux Etats-Unis, «puisqu’en fonction des programmes politiques, les perspectives d’inflation peuvent être modifiées», poursuit-il.

Par exemple, mercredi, «les taux britanniques s’envolent» sur le marché obligataire après que le gouvernement travailliste de Keir Starmer a présenté son premier budget depuis son accession au pouvoir en juillet.

Les marchés le voient comme «inflationniste et susceptible de creuser le déficit» du pays, détaille Raphaël Thuin, en raison de la promesse du gouvernement d’investissements pour soutenir l’économie britannique, en dépit des hausses d’impôts et des coupes dans les dépenses annoncées.

Le rendement de l’obligation britannique à 2 ans est à 4,30% à 16H55 GMT, contre 4,24% la veille en clôture. Ailleurs sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts de l’Etat américain à 2 ans, l’échéance la plus sensible aux évolutions de politique monétaire à court terme, s’établit à 4,13% contre 4,09%.

Enfin, l’issue de l’élection présidentielle américaine, difficile à anticiper à quelques jours de l’échéance, génère de la nervosité sur les marchés. Selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats se tiennent dans un mouchoir de poche.

L’or et le bitcoin sont dopés par l’éventualité d’une victoire de Donald Trump, perçu comme le candidat le plus bénéfique au secteur des cryptomonnaies.

A 16H55 GMT, l’once d’or évoluait à 2'787 dollars, à ses plus hauts niveaux historiques. Le bitcoin recule de 0,20% à 72'164 dollars, après avoir grimpé la veille jusqu’à 73'563,60 dollars, tout prêt de son record atteint en mars.

«On peut difficilement faire plus incertain avec autant de thématiques qui s’entrechoquent», qui plus est au coeur d’une semaine qui compte de très nombreuses publications de résultats d’entreprises, conclut le directeur des stratégies de marchés de Tikehau Capital.

Résultats meilleurs qu’attendu pour Alphabet

Alphabet, maison mère de Google, a largement dépassé les attentes du marché au troisième trimestre, toujours soutenu par la croissance effrénée de son activité d’informatique à distance (cloud) et l’appétit pour l’intelligence artificielle (IA).

A Wall Street, l’action bondit de 4,96% à 16H00 GMT. Les résultats de Microsoft (+1,28%) et de Meta (+0,64%) sont attendus mercredi, avant ceux d’Apple (-1,17%) et d’Amazon (+1,69%) jeudi.

«Les investisseurs ont les yeux rivés sur ces résultats, ce sont des entreprises dont le poids sur les indices mondiaux est très significatif», décrypte Raphaël Thuin.

Aston Martin s’envole

Le constructeur automobile de luxe britannique Aston Martin s’est envolé de 5,12% à Londres, le groupe ayant divisé sa perte nette par près de dix au troisième trimestre, disant être en bonne voie pour atteindre des objectifs révisés à la baisse le mois dernier en raison de la faiblesse du marché chinois.

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