L’attentisme règne sur les Bourses mondiales mardi avant les résultats d’entreprise des méga-capitalisations technologiques américaines, dans un contexte d’incertitude marquée à l’approche de l’élection présidentielle américaine.
En Europe, la Bourse de Paris a perdu 0,61%, celle de Francfort a cédé 0,27%, Londres a baissé de 0,80% et Milan de -0,26%. A Zurich, le SMI a cédé 1,12%.
A Wall Street, le Dow Jones cède 0,20%, l’indice Nasdaq prend 0,57% et l’indice élargi S&P 500 +0,17% vers 16H50 GMT.
«On voit beaucoup d’attentisme à l’approche des publications des résultats d’entreprise des très très large capitalisations américaines», notamment de cinq des «Sept Magnifiques», le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, commente Lucas Excoffier, trader chez Oddo BHF interrogé par l’AFP.
Ceux d’Alphabet, la maison mère de Google, ouvrent le bal des majors du secteur de la tech. Ce sera ensuite au tour de Microsoft et de Meta mercredi, avant Apple et Amazon jeudi.
«Le gros de l’attention des investisseurs se porte sur l’élection américaine dans une semaine», poursuit Lucas Excoffier.
Le trader entrevoit une posture plus attentiste des marchés avant le résultat, qui serait suivi d’une période de forte volatilité sur les marchés.
La prudence semble ainsi être le mot d’ordre, d’autant que l’issue de l’élection est incertaine. «Les investisseurs prennent en compte les chances grandissantes d’une victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine» alors que c’était Kamala Harris qui l’emportait dans les sondages quinze jours auparavant, explique Fawad Razaqzada, analyste à City Index.
A l’agenda économique, la confiance des consommateurs aux Etats-Unis a enregistré en octobre sa plus forte hausse depuis plus de trois ans, à une semaine de l’élection présidentielle, les perceptions des Américains quant à la situation économique et celle de l’emploi s’améliorant.
Les chiffres officiels de l’emploi en octobre seront publiés vendredi et sont particulièrement attendus des marchés, la Réserve fédérale (Fed) américaine ayant fait «du marché de l’emploi sa principale priorité», affirme Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group.
Mardi, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans évolue à 4,33% à 16H50 GMT peu après être monté jusqu’à un plus haut de quatre mois, contre 4,28% lundi en clôture.
La perspective d’une victoire de Donald Trump pourrait par ailleurs encore soutenir le dollar à long terme, «les investisseurs anticipant un resserrement des conditions monétaires pour gérer les risques inflationnistes» de son programme politique, affirme M. Razaqzada.
Vers 16H50 GMT, le billet vert gagne 0,16% face à la monnaie unique européenne, à 1,0794 dollar pour un euro.
Adidas rap-porte gros
La marque Adidas (+3,84% en clôture à Francfort) a annoncé mardi avoir conclu un accord à l’amiable avec le rappeur américain controversé Ye pour mettre fin à toutes les procédures judiciaires les concernant depuis deux ans, sans que cet accord soit assorti d’échanges financiers.
Adidas et Ye - anciennement Kanye West - étaient en conflit par avocats interposés depuis que la marque aux trois bandes a décidé en octobre 2022 d’arrêter brusquement leur juteuse collaboration «Yeezy», après des remarques à caractère antisémite de l’artiste américain.
L’or et le bitcoin à la fête
L’or a touché un nouveau record historique mardi, dépassant les 2'771 dollars l’once, porté par l’incertitude autour des résultats du scrutin américain et de la guerre au Proche-Orient.
«Les investisseurs recherchent des actifs défensifs, le métal précieux étant sans doute la principale valeur refuge», explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Le bitcoin a quant à lui dépassé mardi le seuil des 72.000 dollars pour la première fois depuis avril, dopé par la perspective de l’élection de Donald Trump, champion auto-proclamé des cryptomonnaies.
La première monnaie numérique mondiale par les montants en circulation prend 4,44% à 72'703,26 dollars et se rapproche ainsi de son record historique atteint en mars.
Sur le marché du pétrole, les cours se stabilisent mardi après avoir plongé la veille, la perspective d’une guerre entre Israël et l’Iran à plus long terme n’étant pas complètement écartée par le marché.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, cède quelque 0,25% à 71,24 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), perd 0,17%, à 67,26 dollars vers 16H50 GMT.