Les bourses mondiales cèdent du terrain mercredi, les investisseurs digérant une nouvelle salve de résultats d’entreprises qui pâtissent de la baisse de la consommation chinoise, dans un contexte d’incertitude accrue à l’approche de l’élection présidentielle américaine.
En Europe, le CAC 40 a cédé 0,50%, l’indice Dax de Francfort a reculé de 0,23% et l’indice FTSE 100 de Londres s’est replié de 0,58%. A Zurich, le SMI a cédé 0,13%.
A Wall Street, le Dow Jones perdait 0,81%, le Nasdaq 1,08% et le S&P 500 0,69% vers 15H40 GMT.
Les investisseurs digèrent une série de résultats du troisième trimestre cette semaine.
«Les bénéfices» de certaines entreprises «ont été décevants et indiquent tous une baisse des ventes en Chine», résume Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Le spécialiste néerlandais de la peinture AkzoNobel a perdu 3,52% mercredi à Amsterdam après avoir concédé avoir subi une baisse de sa rentabilité au troisième trimestre.
Le géant américain du café Starbucks (-0,46% à New York vers 15H40 GMT) en difficultés depuis plusieurs mois, a pour sa part averti mardi de nouvelles contre-performances au quatrième trimestre de son exercice décalé.
L’Oréal, enfin, a cédé 2,49% à la Bourse de Paris en raison de ventes qui ont moins progressé qu’attendu, le groupe se disant confronté à un marché chinois «plus difficile».
«La faiblesse de l’économie chinoise jette une ombre sur les bénéfices des entreprises mondiales, influençant les marchés», explique M. Razaqzada.
Pour Charlotte de Montpellier, économiste chez ING interrogée par l’AFP, «la faiblesse de l’économie chinoise va continuer à faire la loi sur les marchés» les prochains mois, sanctionnant les résultats de nombreuses entreprises exposées.
Le tassement de la croissance chinoise au deuxième trimestre avait alimenté les préoccupations sur une reprise post Covid-19 beaucoup plus poussive que prévu.
Des craintes confirmées par le chiffre de la croissance au troisième trimestre à 4,6%, la plus faible depuis un an et demi quand le pays sortait à peine de sa politique sanitaire «zéro Covid» qui avait paralysé l’activité économique.
Ces dernières semaines, les autorités chinoises avaient multiplié les annonces et les mesures pour une relance économique du pays, mais rien d’assez «concret» ou «suffisant» du point de vue des marchés «pour complètement changer la donne», précise Mme de Montpellier.
Autre focus des investisseurs: l’élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain.
L’approche de l’élection présidentielle américaine, et la potentielle victoire du candidat républicain Donald Trump participe à la hausse des taux d’intérêt des obligations américaines ces derniers jours.
Le taux d’emprunt américain à dix ans atteint 4,22% mercredi vers 15H45 GMT, contre 4,21% mardi en clôture.
Les investisseurs craignent que le programme du candidat républicain - entre instauration de droits de douane et limitation de l’immigration - ne fasse repartir l’inflation dans la première économie mondiale.
En clair, les investisseurs s’attendent désormais «à moins de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) qu’il y a un mois», explique Charlotte de Montpellier, alors que l’institution avait entamé en septembre une politique d’assouplissement monétaire bien accueillie par les marchés.
Le dollar s’apprécie en conséquence. Vers 15H45 GMT mercredi, le billet vert gagne 0,17% à 1,0781 dollar pour un euro.
McDonald’s chute
Une personne est morte et plusieurs dizaines sont tombées malades aux Etats-Unis après avoir été infectées par la bactérie escherichia coli en mangeant chez McDonald’s, ont déclaré mardi les autorités sanitaires américaines.
A New York, l’action de McDonald’s chute de 4,73% à 15H45 GMT.
Vers l’Infineon et au-delà
Le fabricant de puces électroniques a pris la tête du Dax à la fermeture, poussé par les résultats financiers de son concurrent américain Texas Instruments dont le chiffre d’affaires a pourtant chuté de 8% au troisième trimestre.
Le titre du groupe a gagné 2,27% à Francfort.
Encore un record de l’or
L’or a encore atteint un nouveau sommet historique de prix mercredi, frôlant les 2.760 dollars l’once, le métal précieux bénéficiant du contexte d’incertitude lié à l’élection présidentielle américaine.
Côté pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perd 1,07%, à 75,22 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain cède 1,08%, à 70,96 dollars.
Le bitcoin perd 2,30% à 65.941,29 dollars.