Les cours du pétrole chutent lundi après que les frappes israéliennes de samedi ont épargné les sites énergétiques en Iran, ce qui profite par ricochet aux marchés d’actions au départ d’une semaine à l’agenda chargé en résultats d’entreprises et en indicateurs.
Sur le marché de l’or noir à 16H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord plonge de 5,50%, à 71,86 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), recule de 5,64%, à 67,73 dollars.
Israël a annoncé publiquement avoir frappé l’Iran, en menant samedi avant l’aube des frappes aériennes dans trois provinces du pays, dont la capitale Téhéran.
Depuis le 1er octobre, date de l’attaque iranienne de missiles sur l’Etat hébreu, les cours du pétrole incluaient une forte prime de risque géopolitique désormais effacée. Car du point de vue des marchés, «les tensions au Moyen-Orient semblent s’apaiser», affirme Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
«Les craintes d’une guerre totale entre Israël et l’Iran planaient sur la région depuis un mois, les marchés se préparant aux représailles potentielles d’Israël à la suite du tir de missile iranien», poursuit-il.
Si une flambée des cours du brut est d’ordinaire inflationniste, une chute des prix du baril a l’effet inverse, pesant en conséquence sur les taux d’intérêts, explique Aurélien Buffault, gérant obligataire chez Delubac AM interrogé par l’AFP.
De quoi profiter en comparaison aux marchés d’actions, les obligations devenant «moins attractives car elles ont moins de rendement que les actions», précise-t-il.
Sur les marchés d’actions en Europe, Paris a terminé en hausse de 0,79%, Francfort a gagné 0,35%, Londres +0,45% et Milan +0,69%. A Zurich, le SMI a gagné 0,44%.
A Wall Street, le Nasdaq gagne 0,46%, le Dow Jones +0,65% et le S&P 500 prend 0,36%.
Les investisseurs se préparent par ailleurs à une semaine à l’agenda économique dense.
Les États-Unis publieront mercredi les derniers chiffres de l’emploi et le PIB au troisième trimestre, puis jeudi l’indice PCE, la jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).
Sur le Vieux Continent, les chiffres préliminaires de l’inflation pour le mois d’octobre et le PIB de la zone euro au troisième trimestre retiendront l’attention.
En ce qui concerne les entreprises, «cinq des Sept Magnifiques (les grands noms de la tech aux Etats-Unis, ndlr) doivent publier leurs résultats et le marché s’attend à ce qu’elles enregistrent une croissance de leurs bénéfices d’environ 20%», détaille Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Alphabet, la maison mère de Google, publiera ses résultats du troisième trimestre mardi, ceux de Meta et de Microsoft sont attendus mercredi, avant les publications d’Amazon et d’Apple jeudi.
Les majors pétrolières sont elles aussi au menu, mais les analystes anticipent des résultats financiers en berne pour ce secteur.
Les pétrolières broient du noir
Les principales valeurs pétrolières européennes et américaines sont en repli lundi, dans le sillage de la chute des prix de l’or noir.
A Londres, Shell a perdu 1,35% et BP 1,43%. A Paris, TotalEnergies a cédé 0,90% et à Milan, Eni a lâché 1,62%.
A New York, vers 16H50 GMT, ExxonMobil recule de 0,61% et Chevron de 0,25%.
Les valeurs automobiles dans le rouge
Le bénéfice du constructeur automobile Porsche a chuté au 3T de 27% par rapport au 3T 2023. Vendredi, Porsche a confirmé ses perspectives pour l’ensemble de l’année et continue de tabler sur un chiffre d’affaires de 40 milliards d’euros.
L’action de Porsche a perdu -4,95% à Francfort.
Volkswagen prévoit des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, la fermeture de trois usines en Allemagne et des baisses de salaire face à la crise qu’il traverse, a affirmé lundi le comité d’entreprise, parlant d’une «saignée» sans précédent en plus de 80 ans d’histoire du premier groupe automobile européen.
Le titre du groupe a perdu 0,46% sur le Dax.
Le dollar en repli
Le dollar recule de 0,18% par rapport à l’euro, à 1,0816 dollar pour un euro à 16H50 GMT.
Le bitcoin avance de 1,60% à 68.774,73 dollars.