Gonet: l'actualité des marchés au 6 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,92%, S&P 500 +1,05%, Nasdaq +1,25%, Russell 2000 +0,50%, SOX +1,48%, Eurostoxx +1,73%, SMI +0,04%.

Wall Street relève la tête après un début de semaine plutôt morose. L’indice S&P500 (SPX) clôture juste en-dessous de sa moyenne mobile à 100 jours (4345 points contre la 100 dma à 4351). Le SPX alterne des mouvements à la baisse et à la hausse de plus de 1% depuis quatre séances, ce qui contraste significativement avec les 40 sessions précédentes durant lesquelles il est resté d’un calme olympien. En termes de secteurs, on ne reprends pas les mêmes et on recommence. Autant le dire tout de suite, le marché ne sait pas ce qu’il veut dans ce domaine. Hier par exemple, les titres de croissance retrouvent quelque attrait aux yeux des investisseurs, qui ne veulent pas regarder le rendement de l’emprunt US à 10 ans, qui remonte à 1,53%. Et ce matin ce petit coquin se retrouve à 1,57%, on parie que le marché va le regarder aujourd’hui? La technologie mise à part, le podium du jour se compose des financières et de la communication. Seuls l’immobilier et les utilities terminent leur journée (légèrement) dans le rouge.

La volatilité se replie momentanément, hier de 7,2%, le VIX revient à 21,30, mes origines valaisannes me poussent à rester borné à attendre 29 ou 30, niveau où vendre de la volatilité devrait redevenir intéressant. Le dollar repart à la hausse, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,1577 et tient la tête de l’or sous l’eau, l’once se languit à 1752 dollars. En revanche le pétrole pète le feu, le baril de WTI Light Crude est en train de frapper à la porte des 80 dollars. Rappelez-vous, dès que ce sera fait on se mettra à imprimer les T-shirts «100 bucks a barrel, been there done this etc…». D’ailleurs, au sujet de l’or noir, notons que les actions qui y sont liées ont enfin commencer à participer à la «fête» depuis un mois avec une hausse de 11% en moyenne. Et ces valeurs sont très loin d’égaler la performance du baril depuis le début de l’année. Alors on pourrait être tenté de jouer un rattrapage, well méfions-nous du «bull trap» comme de la peste, rappelons-nous la hausse vertigineuse récente du prix du bois de construction, et surtout ce qui s’est produit ensuite. Gardons en tête que le gaz naturel est en train de nous refaire le coup du bois, entraîne-t-il le pétrole avec lui? Imaginez plutôt: les contrats futures sur le gaz naturel en Europe traitent à 114 euros par mégawattheure. En février c’était 15,49 euros… Et puis la récente décision de l’OPEP+ de ne pas augmenter sa production de plus de 400'000 barils par jour fait dire à de plus en plus d’observateurs que l’Arabie Saoudite pourrait vouloir faire capoter le plan d’infrastructure de Joe Biden, quoi de mieux qu’une bonne fièvre inflationniste pour ce faire? Quoi qu’il en soit, même le pétrole ne monte pas au ciel, il faut garder la tête froide dans ce dossier.

Les services de communication surperforment hier grâce à la hausse des noms de divertissement et au rebond des méga capitalisations Internet. Netflix décolle de 5,2%, le monde devient fou de «Squid Games».

L'indice ISM sur l'activité du secteur des services aux États-Unis se révèle meilleur que prévu, ce qui ajoute un point pour la Fed dans son envie d’annoncer l'imminence d'un changement de cap. L'indice ISM non manufacturier américain de septembre a augmenté de 0,2 point m/m pour atteindre 61,9, dépassant les estimations de 59,8; les pressions sur la chaîne d'approvisionnement et les stocks déprimés restent toutefois un défi.

La France, l'Espagne et trois autres pays de l'UE demandent à l'Union de prendre des mesures urgentes pour atténuer les effets de la flambée des prix du gaz et d'en étudier les causes. La déclaration commune invite les autorités à créer une boîte à outils permettant de «réagir immédiatement à une flambée spectaculaire des prix» et de coordonner les achats afin d'accroître le pouvoir de négociation. Selon l'agence Reuters, l'UE cherche également à savoir si la Russie ne fait pas grimper les prix en ne fournissant pas suffisamment de gaz.

Le drame de la dette américaine se poursuit. La troisième tentative des démocrates du Sénat pour suspendre le plafond de la dette semble vouée à l'échec aujourd'hui en raison de l'opposition uniforme des républicains. Les démocrates envisagent une exception à la règle du flibuster à 60 voix, déclare Joe Biden. Les risques liés à cette épreuve de force sont sous-évalués et la prime de risque des bons du Trésor va probablement augmenter, selon Wells Fargo.

Le Canada annoncera aujourd'hui les détails d'un mandat de vaccination pour les industries sous réglementation fédérale. JetBlue prévoit la réouverture des États-Unis aux voyageurs étrangers avant les vacances de Thanksgiving du 25 novembre. UnitedHealth et Mondelez demanderont à leurs employés de se faire vacciner. Rio Tinto fera de même en Australie occidentale. Le nombre quotidien de cas pédiatriques dans les hôpitaux de l'Idaho est le plus élevé depuis le début de la pandémie. Une étude américaine révèle que la dépression et l'anxiété ont augmenté pendant la pandémie, sans blagues!

Les commandes d'usines allemandes (8h00) et les ventes de détail européennes (11h00) occuperont la matinée, avant à 14h15 l'étude ADP sur l'emploi américain et à 16h30 les stocks pétroliers hebdomadaires aux États-Unis. Après la Corée du Sud et la Norvège, c'est la Nouvelle-Zélande qui a relevé ses taux ce matin.

Zuckerberg défend les objectifs de Facebook, critiqué au Congrès US par l'ancienne salariée Frances Haugen. PepsiCo prévient que les prix des snacks et boissons pourraient encore augmenter. Visa envisagerait de modifier les conditions de traitement des transactions effectuées par Apple Pay. Novartis coopère avec Innodem dans la sclérose en plaques.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices reculent, Tokyo abandonne 1,05% à la cloche, Hong Kong recule de 0,55%, Shanghai est toujours fermée et Séoul rend 1,54%. Le future SPX abandonne 0,5% et l’Europe est indiquée en repli de 0,8% à l’ouverture de 9 heures. Le rendement du 10 ans US tient le marché des actions dans sa main, gardons un œil attentif dessus.

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