Wall Street reste nerveuse. La séance d’hier débute bien, on achète la faiblesse dans les salles de marchés, mais cela ne dure pas. Depuis quelques séances, la volatilité a pointé le bout de son nez à nouveau, oh de façon assez timide mais elle est bien là, qui guette la moindre opportunité de voler la vedette à un sentiment général de doute. C’est la vieille Europe qui montre la voie aux indices américains mais ces derniers sont littéralement plombés par le secteur des semi-conducteurs, le SOX abandonne 1,53% sur la séance et a désormais perdu 5,6% ces quatre dernières journées de trading. La pénurie de composants reste la raison principale des maux de ce secteur, ceci dit observez le comportement de Micron Tech hier, qui avait annoncé des prévisions plus faibles que prévu la veille. Le titre recule de 2% à la cloche mais traite en territoire positif à un moment de la journée. Le marché est peut-être déjà en train de passer à autre chose, lui qui anticipe tout tellement à l’avance. L’indice Nasdaq100 (NDX) réalise sa troisième séance consécutive de baisse et vient traiter tout près de sa moyenne mobile à 100 jours en séance, à suivre de près. Le VIX perd 3% à la cloche et revient à 22,56 après avoir atteint 23,79 en séance, rappelons que le niveau de 29 constitue la prochaine résistance intéressante.

Et puis il y en a un qui est en forme olympique, c’est le dollar. Le Dollar Index (DXY) est de retour au-dessus de 94, il traite actuellement à 94,29 et se rapproche à grand pas de son plus haut en séance du 25 septembre 2020 à 94,74. Avant cela, il faudra casser 94,47 (38,2% de retracement Fibonacci de la baisse de 102,99 à 89,20). Lorsqu’on considère le graphique du DXY, on réalise que si ces niveaux sont cassés, ça pourrait accélérer sacrément vite bien plus haut, à suivre de très près donc. La paire EUR/USD traite pile à 1,1600 ce matin.

Le marché reste très sensible aux fluctuations des taux obligataires, qui le laissent tranquille hier. Le rendement du 10 ans US recule à 1,52%, il remonte d’un tick ce matin. Ceci est probablement dû aux nombreux discours de banquiers centraux, qui vont tous dans le même sens. Jerome Powell et ses homologues de la BCE, de la BoE et de la BoJ expriment un optimisme prudent quant au fait que la hausse de l'inflation dans le monde due aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement serait finalement transitoire. Pourtant, aucun d’entre eux n'ose quantifier ce qui est «transitoire» ou combien de temps cela va durer... Et l'hiver va être long, froid et… couteux.

Les législateurs américains se mettent d'accord sur un accord visant à prolonger les dépenses publiques jusqu'au 3 décembre, que le Sénat ratifiera aujourd'hui. Toutefois, une mesure adoptée par la Chambre des représentants visant à suspendre le plafond de la dette est vouée à l'échec en raison de l'opposition des républicains. Pendant ce temps, d'autres éléments du programme du président Biden sont dans l'impasse. Les progressistes démocrates promettent de bloquer aujourd'hui un projet de loi sur l'infrastructure de 550 milliards de dollars sans mouvement sur un plan de dépenses plus important. Le sénateur Joe Manchin déclare que les discussions à ce sujet ne seront pas terminées à temps.

Aujourd’hui c’est la fin du mois et du trimestre, pas grand monde ne regrettera septembre dans le marché et il sera très intéressant de voir comment ce dernier transite du troisième au quatrième trimestre, dans le contexte actuel. Le marché des options en tous les cas est très actif, on observe de nombreuses stratégies dites «call spread» hier, pour près de 9 milliards de dollars de notionnel. Des investisseurs semblent acheter de la protection… à la hausse…

Les ministres des transports et de la santé du G7 se réuniront aujourd'hui pour discuter des moyens de relancer les voyages internationaux. Selon Reuters, le vaccin d'AstraZeneca a eu une efficacité de 74% dans la prévention de la maladie symptomatique lors d'un essai clinique aux États-Unis. Tokyo va abaisser son alerte au virus du niveau le plus élevé pour la première fois en près de 10 mois, annonce NHK. L'État australien de Victoria signale une recrudescence des cas.

Le PIB Trimestriel britannique (sorti nettement mieux qu’attendu), l'inflation française de septembre (légèrement en-dessous des attentes) et les chiffres de l'emploi en Allemagne (9h55) et en Europe (11h00) précèderont l'inflation allemande de septembre (14h00). Aux Etats-Unis, les demandes d'allocations chômage hebdomadaires et le PIB trimestriel (14h30) laisseront la place à l'indice PMI de Chicago. Ce matin, le Japon a publié de mauvais chiffres mensuels au niveau de la production et de la consommation. En Chine, le PMI manufacturier de septembre est entré en zone de contraction (49,6 points) selon la lecture officielle et se retrouve tout juste à 50 points selon le marqueur Caixin. En revanche, le PMI des services est bien plus vigoureux que prévu (53,2 points).

Logitech: Research Partners passe de conserver à acheter. Boeing obtient un contrat complémentaire de 23,8 milliards de dollars de l'US Air Force pour une flotte de C-17 Globemaster III. L'étude de phase III de Regeneron montre que REGEN-COV réduit de 70% les décès et les hospitalisations chez les patients atteints de COVID-19. Dufry n'a pas besoin de nouvelle injection de fonds, selon son directeur général. La FAA autorise Virgin Galactic à opérer des vols spatiaux. Novartis annonce des données positives en phase II avec une thérapie de la malaria.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo recule de 0,40% à la cloche, Hong Kong abandonne 0,29%, Shanghai progresse de 0,92% et Séoul gagne 0,28%. Le future SPX bondit de 36 points, probablement rassuré par la perspective que le gouvernement fédéral américain ne subira pas de «shutdown». L’Eurostoxx ouvre en progression de 0,70%. L’or reste faible, la force du billet vert ne l’aide pas vraiment. L’once traite à 1729 dollars. Le pétrole traite légèrement en-dessous des 75 dollars le baril de WTI Light Crude.