Gonet: l'actualité des marchés au 28 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,02%, S&P 500 -0,54%, Nasdaq -1,40%, Russell 2000 -2,29%, SOX -4,78%, Eurostoxx +0,49%, SMI +0,65%.

Wall Street reste en phase de digestion de la Fed. Le marché ouvre en hausse et rend une fois de plus les gains après la clôture européenne, pour terminer sa journée dans le rouge. Quasiment aucune nouvelle n’explique les mouvements d’hier, les intervenants sont toujours en phase d’acceptation de la nouvelle politique monétaire de la Fed, en parallèle, il réagissent mal aux ratés de résultats de sociétés, comme l’illustre la débâcle du secteur des semi-conducteurs hier, qui tombe comme une pierre, emporté par Teradyne (TER -22%), Intel (INTC -7%), AMD (-7%), Nvidia (NVDA -3,6%) ou encore Lam Research (LRCX -7%). La détérioration de la configuration technique des principaux indices US n’aide pas non plus. Ceci dit la volatilité recule, ce qui semble paradoxal au vu du comportement des indices mais pourrait aussi annoncer la fin proche de la digestion de la Fed. Le VIX recule de 5% à 30,49, niveau qui reste élevé dans l’absolu mais quand même, c’est à noter. À ce propos, si l’on jette un œil au sentiment du marché, on réalise que ce dernier a rarement été aussi mauvais, là aussi un signe encourageant, il faut donc l’interpréter à l’envers.

Les Fed Funds commencent à prévoir la possibilité de 5 hausses de taux cette année, avant la Fed c’était 4. Le marché obligataire en prend acte et envoie la courbe des taux un peu plus haut, le 2 ans US gagne 11 points de base à 1,19%, c’est beaucoup, tandis que le 10 ans remonte à 1,81%, les intervenants redoutent probablement que la Fed freine trop la croissance avec son cycle de hausses de taux. Et pourtant le PIB du quatrième trimestre, sort hier à 6,9%, nettement au-dessus des attentes. Ce qu'il faut retenir du rapport, c'est que les dépenses de services ont été à l'origine de l'augmentation de 3,3% des dépenses personnelles et que les investissements en stocks ont été le principal facteur de l'augmentation du PIB réel. Les ventes finales réelles du produit intérieur, qui excluent la variation des stocks, ont augmenté de 1,9%. Le hic, c’est que des économistes sortent du bois, qui prédisent que la croissance devrait fortement décélérer au premier trimestre 2022. La chute de la mobilité due au variant Omicron, l'expiration des versements mensuels du crédit d'impôt pour enfants et les difficultés persistantes de la chaîne d'approvisionnement devraient ralentir considérablement la croissance en début d'année.

On revient au marché avec le breadth (l’écart entre les titres qui clôturent en hausse par rapport à ceux en baisse), qui reste peu reluisant mais s’améliore tout de même avec 36% de titres positifs sur le SPX et 32% sur le NDX. De son côté, le dollar poursuit son avancée, notamment contre l’euro, la paire évolue à 1,1144 ce matin, le prochain support important se situe à 1,0830, c’est le plus bas de 2020. Un billet vert en forte hausse contre la monnaie unique du vieux continent pourrait profiter aux firmes européennes qui réalisent leurs ventes majoritairement en dollars, telles que les automobiles, les pharmas ou encore le luxe. Les matières premières reculent dans l’ensemble, à l’exception du gaz naturel, étrange et à suivre. L’or repasse légèrement en-dessous des 1800 dollars l’once, le pétrole traite autour des 87 dollars le baril de WTI Light Crude.

McDonald's (MCD -0,4%), Dow Inc. (DOW +5,2%), MasterCard (MA +1,7%) et Comcast (CMCSA -0,9%) publient aussi leurs résultats. L'hypothèse selon laquelle Omicron et les pressions inflationnistes ont considérablement freiné les dépenses de consommation, pesant ainsi sur les sociétés de traitement des paiements, est mise à mal après que Mastercard (MA) a publié des résultats positifs pour le quatrième trimestre. Mastercard dresse un tableau optimiste du climat des affaires. L'augmentation de la demande pour les dépenses de voyage et de divertissement, la suppression des restrictions de mobilité dans certaines parties de l'Europe et la résilience des consommateurs lui ont permis d'augmenter son chiffre d'affaires de 19% par rapport au trimestre du Q4 2019 précédant le covid.

Apple grimpe en flèche dans le marché après-bourse après que son chiffre d'affaires record de 123,9 milliards de dollars au premier trimestre a dépassé les estimations de Wall Street, même en pleine crise de l'offre. Le bénéfice bat aussi les attentes des analystes, grâce aux nouveaux produits, dont l'iPhone 13. Le CEO Tim Cook blâme les problèmes de chaîne d'approvisionnement pour justifier la croissance décevante des ventes de l'iPad, en précisant que ces problèmes étaient encore plus graves que lors de la période précédente. En revanche, Apple réalise des ventes records pour les services de cloud computing, de musique, de vidéo et de paiement. L’action Apple gagne près de 5% dans les échanges après bourse.

Joe Biden dit au président ukrainien Volodymyr Zelenskiy qu'il y a une «possibilité distincte» que la Russie envahisse l'Ukraine en février, déclare un porte-parole du Conseil national de sécurité, rejetant les informations selon lesquelles le président américain avait déclaré qu'une invasion russe était pratiquement certaine. Le Pentagone constate une «accumulation plus importante» de forces russes près de la frontière avec l'Ukraine et au Belarus au cours des dernières 24 heures. Le Royaume-Uni et l'UE se préparent à sanctionner les nouveaux projets gaziers russes en cas d'attaque contre l'Ukraine, selon le FT.

Le taux d'infections sur sept jours en Allemagne atteint un record. Pour l'instant, les hôpitaux ne subissent pas la même pression que lors des vagues précédentes. Le Colorado a détecté un seul cas d'un sous-variant omicron, qui peut se propager plus rapidement. Environ 1’700 dockers des ports de la côte ouest ont été testés positifs. UBS rappelle les banquiers d'affaires dans ses bureaux américains à partir de lundi. Citigroup donnera 5000 dollars à son personnel de Hong Kong pour un séjour en hôtel de quarantaine. La ville pourrait imposer une obligation de vaccination dans les centres commerciaux, selon HKET.

Au menu macro-économique du jour les revenus et dépenses des ménages américains de décembre (14h30) et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan de janvier (16h00). Ce matin, la France a annoncé une croissance trimestrielle de 0,7% au quatrième trimestre, plus élevée que prévu (0,4%), portant la hausse du PIB à 5,4% sur un an.

ABB: SEB passe d'acheter à conserver en visant 34,23 francs. Accor: HSBC passe de conserver à acheter en visant 39 euros. AXA: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 29 à 30,50 euros. Lonza: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 830 à 770 francs. LVMH: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 830 à 850 euros. SAP: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 154 à 130 euros. SGS: J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 3150 à 3000 francs. LVMH a publié des résultats records en 2021. Apple rebondit de 5% hors séance après ses trimestriels. Robinhood coule de 13% hors séance après des trimestriels décevants. Toyota a vendu 10,5 millions de véhicules en 2021, en restant numéro un mondial de l'automobile. UniCredit dégage une bénéfice net de 1,54 milliard d’euros en 2021. Vive hausse des ventes de Salvatore Ferragamo en 2021.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices montent à l’exception de Hong Kong et Shanghai, qui reculent de 1,1% respectivement 0,97%. Tokyo progresse de 2,09% et Séoul avance de 1,87%. Le future SPX gagne 0,6% et l’Europe est indiquée inchangée à l’ouverture de 9 heures. Merci Apple?

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