Wall Street débute sa semaine dans le calme, sans grands heurts ni mouvements. Le rapport mensuel sur l’emploi américain, publié vendredi, est sorti plus fort que prévu, de quoi décevoir les acteurs espérant une Fed plus accommodante, les rendements obligataires repartent d’ailleurs légèrement à la hausse, le 10 ans US traite ce matin à 4,45%. Ce mardi matin le marché regarde du côté de Londres, où Américains et Chinois jouent l’acte 2 de leur série de négociations autour de leur commerce mutuel. Le premier acte s’était déroulé à Genève et avait engendré beaucoup d’espoir quant à une avancée positive de ce dossier.
L’indice S&P500 (SPX) est de retour en «bull market», il a gagné 20,82% depuis son bas du 8 avril, en plus le SPX se permet le luxe de récupérer le niveau de 6'000 points hier soir, il ne se trouve plus qu’à 2,3% de son record historique, posté à la clôture du 19 février. Les mastodontes de la tech se portent bien hier, notamment Tesla qui réalise un joli dead cat bounce de 4,55% hier, tandis qu’Apple (AAPL -1,22%) ne parvient pas à enthousiasmer les investisseurs malgré la tenue de sa conférence WWDC (World Wide Developers Conference). Notons la bonne tenue des semi-conducteurs, les investisseurs recherchent aussi les actions les plus shortées, les petites capitalisations et les titres exposés à la Chine. Le dollar est stable, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,1392, le pétrole remonte à 65,29 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or traite à 3329 dollars par once. La volatilité remonte un chouia, le VIX prend 2,39% à 17,16, un niveau qui reste ceci dit bien faible.
Et pendant ce temps-là. L’indice MSCI Monde clôture à son plus haut de tous les temps.
Au chapitre macro-économique, la dernière enquête de la Fed de New York sur les anticipations des consommateurs montre une baisse des attentes d’inflation à un an, qui passent de 3,6% à 3,2%. Les anticipations à 3 et 5 ans baissent également, tout comme l’incertitude sur l’inflation pour l’année à venir. Les anticipations de croissance des salaires progressent, tandis que les craintes de chômage diminuent, même si elles restent supérieures à la moyenne des 12 derniers mois Concernant les données à venir cette semaine, aujourd’hui sera publié l’indice de confiance des petites entreprises (NFIB). Demain, ce sera l’inflation de mai (CPI), avec un consensus qui table sur une hausse de l’indice global de 0,2% sur un mois (comme en avril), ce qui porterait l’inflation annuelle à 2,5%, soit +0,2 point. L’inflation «core» (hors énergie et alimentation) est attendue en hausse de 0,3% sur un mois, ce qui ferait passer l’inflation sous-jacente annuelle de 2,8% à 2,9%. Jeudi, les marchés auront les chiffres de l’indice des prix à la production (PPI) et des inscriptions au chômage. Vendredi viendra clore la semaine avec la publication de l’indice préliminaire de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour juin, ainsi que leurs anticipations d’inflation.
Du côté de la Réserve fédérale, aucun discours n’est prévu car la Fed est en période de silence avant sa réunion. Sur le marché obligataire, les investisseurs surveillent les adjudications du Trésor américain, avec près de 120 milliards de dollars de dette à 3, 10 et 30 ans qui doivent être émis cette semaine, en commençant par une vente de 58 milliards de dollars en bons à 3 ans mardi à 13h (heure de la côte Est).
On se penche sur les tops et les flops de la semaine, avec du côté des gagnants notamment Dr. Martens qui s’envole de 37,5%, portée non pas par ses résultats annuels – publiés pour l’exercice décalé 2025 – mais par l’optimisme suscité par un nouveau plan stratégique. STMicroelectronics progresse de 13,32%, les tensions diplomatiques entre la France et l’Italie ayant ravivé les spéculations sur une éventuelle scission du groupe, rapidement démenties par le gouvernement italien. Bayer gagne 6,87% après une recommandation à l’achat de Goldman Sachs, qui met en avant une amélioration du sentiment autour du titre, un recentrage budgétaire, un pipeline pharmaceutique jugé prometteur (avec notamment asundexian, des essais en néphrologie et le candidat VVD-214), ainsi que l’espoir d’un règlement favorable dans le dossier judiciaire du Roundup. Du côté obscur, on retrouve par exemple Tesla qui chute lourdement de 14,81%, victime d’un conflit ouvert entre Elon Musk et Donald Trump: le patron de Tesla critique vivement le projet budgétaire de Trump, accusé de supprimer les subventions pour les véhicules électriques, tandis que l’ancien président menace en retour de priver les entreprises de Musk de contrats fédéraux. Procter & Gamble recule de 3,46% après l’annonce d’un important plan de restructuration qui prévoit la suppression de 7000 postes hors production sur deux ans (soit 15% des effectifs concernés) et le retrait de certains marchés, dans un effort de simplification et de compensation du coût des droits de douane, estimé à 600 millions de dollars pour l’exercice 2026. Enfin, Lululemon dévisse de 16,23% après des résultats décevants au deuxième trimestre et une révision à la baisse de ses perspectives annuelles, en raison d’un affaiblissement de la demande.
Le fonds spéculatif activiste Parvus a pris une position dans Novo Nordisk, selon le Financial Times. Qualcomm renforce son portefeuille d'IA grâce à l'acquisition d'Alphawave pour 2,4 milliards de dollars. SGS rachète le néerlandais Ecoloss. Amazon va investir 20 milliards de dollars en Pennsylvanie pour son infrastructure IA. Apple ouvre son IA aux développeurs, mais reste modeste quant à ses ambitions à plus long terme. TSMC publie un chiffre de 320,52 milliards de dollars taïwanais en mai.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,32% à la cloche, Hong Kong recule de 0,36%, Shanghai perd 0,44%, Séoul prend 0,56% et le Nifty50 grappille 0,13%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre inchangée.