Wall Street met ses lunettes 3D, le pop-corn est acheté, tout le monde se cale bien dans son fauteuil Downtown Manhattan, le très mauvais film peut commencer. L’homme le plus riche du monde et celui le plus puissant offrent un spectacle navrant à une planète qui se pince pour y croire, une bataille d’ego, deux visions s’affrontent, le problème c’est que tout un chacun est plus ou moins coincé entre eux deux, directement ou indirectement.
La rupture entre Elon Musk et Donald Trump éclate au grand jour hier soir dans un affrontement brutal sur les réseaux sociaux. Leur relation, autrefois étroite, bascule lorsque Trump menace de couper les contrats gouvernementaux avec les entreprises de Musk, qu’il qualifie de «fou». En réponse, Musk annonce la fin du programme spatial Dragon, illustrant la dépendance actuelle des États-Unis à ses technologies. Tout commence lorsque Trump attaque Musk publiquement, l’accusant d’hypocrisie au sujet de sa loi budgétaire phare. Musk, qui vient de quitter son poste de conseiller, réagit vivement en dénonçant une législation opaque et dangereuse pour les finances publiques. La situation dégénère rapidement: Musk appelle à la destitution de Trump et relance des accusations sur ses liens avec Jeffrey Epstein. Cette querelle provoque une chute de 14,2% de l’action Tesla, ce qui fait perdre à Musk 26 milliards de dollars. Le conflit met en lumière deux visions politiques opposées: un Trump populiste et dépensier face à un Musk libertarien, hostile à l’intervention de l’État. Les démocrates observent le duel avec intérêt, mais restent partagés: certains rappellent les positions de Musk proches de leurs idées, d’autres soulignent les dégâts causés lors de son passage à Washington.
La capitalisation boursière de Tesla fonds de 152 milliards de dollars hier. Alors certes il lui en reste encore 917 mais le 17 décembre elle s’élevait encore à 1540 milliards, ça commence à faire cher le concours de q……... Ce matin il semble que les conseillers en communication aient fait leur travail, un appel entre les deux gamins hommes devrait être organisé aujourd’hui afin d’éviter une escalade, selon Politico. Musk a déjà indiqué qu’il est prêt à apaiser les tensions et qu’il ne mettra pas hors service le vaisseau spatial Dragon de Space X.
Quoi qu’il en soit, cette querelle en public (le Chancelier Allemand a du apprécier) provoque une baisse des actifs liés de près ou de loin à Elon Musk, tels que le secteur de la tech, les cryptos et bien sûr Tesla. Le marché tout entier subit un coup de mou, plus personne ne parle de l’échange téléphonique entre Trump et Xi, on se fiche donc hier de savoir que les deux plus grandes puissances économiques mondiales se parlent à nouveau au sujet de leurs relations commerciales. Tout comme on évite de commenter la baisse de taux attendue de 0,25% de la BCE, ou le très important rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, à venir cet après-midi.
L’indice S&P500 (SPX) met un terme à trois séances consécutives de hausse, on note que le SPW (son alter ego équipondéré) recule de 0,24%, il fait mieux que le SPX et nous indique que les mastodontes de la tech souffrent plus que le reste de la cote hier. Le breadth du SXP est négatif dans un ratio de 3 contre 2, les volumes d’échanges faibles et le SPW parvient à défendre sa moyenne mobile à 200 jours (7164 pts à la cloche contre la 200 dma à 7151 pts et son bas du jour à 7145 pts), c’est peut-être un détail…
Le rendement du 10 ans US remonte à 4,38%, il évolue pile sur sa 200 jours, c’est à suivre, tout comme le dollar qui fait vraiment peine à voir, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,1423, elle voit sa prochaine résistance à court terme à 1,1500.
Sur le plan économique, le déficit commercial des États-Unis s’est nettement réduit en avril par rapport au mois précédent, avec une amélioration plus forte qu’attendu. Les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont augmenté davantage que prévu, atteignant 247’000 contre 239’000 auparavant. Les demandes continues, en revanche, sont légèrement inférieures aux attentes du marché. La productivité du travail pour le premier trimestre a été nettement révisée à la baisse par rapport à l’estimation initiale, tandis que les coûts unitaires du travail ont été revus à la hausse.
Concernant les déclarations des membres de la Fed, la gouverneure Kugler indique que les données économiques modestes pourraient signaler un certain ralentissement de l’économie, mais pas encore un vrai coup d’arrêt. Patrick Harker (Fed de Philadelphie) indique qu’une approche de politique monétaire réfléchie reste essentielle, étant donné les incertitudes entourant les politiques économiques et les priorités à Washington. Jeffrey Schmid (Fed de Kansas City) souligne que l’impact des droits de douane sur la croissance et l’emploi reste difficile à évaluer.
Au menu macro-économique de ce jeudi, les chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis seront publiés à 14h30.
Broadcom perdait 4,2% hors séance après ses trimestriels, Lululemon chutait de 22,4%, Samsara de 12% et Braze de 8%. Tesla plonge de 14% après la passe d’armes entre Musk et Trump. Citigroup prévoit de supprimer 3500 postes en Chine. Amazon va investir plus de 5 milliards de dollars dans une nouvelle «région» AWS à Taïwan. Petrobras souhaite faire de l’Afrique sa principale région d’exploration en dehors du Brésil, selon son PDG.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse hormis Hong Kong qui égare 0,35%. Tokyo gagne 0,50% à la cloche, Shanghai grappille 0,04%, Séoul est fermée et le Nifty50 monte de 0,95%. Le future SPX récupère 0,4% et l’Europe ouvre en léger repli. L’or évolue à 3361$ l’once.
Retour de l’actualité des marchés mardi 10 juin.