Gonet: l'actualité des marchés au 10 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow -0,30%, S&P 500 -0,09%, Nasdaq +0,16%, Russell 2000 -0,58%, SOX -0,36, Eurostoxx +0,06%, SMI +1,10%.

Wall Street se met en mode estival et baisse légèrement, dans une étroite fourchette de trading. Les volumes d’échanges reculent de 20%, la volatilité reste faible (l’indice VIX à 16,72), on manque de nouvelles fraiches à se mettre sous la dent dans les salles de marchés. Les forces en présence sont en mode plutôt attentiste, d’un côté le discours haussier continue de s’articuler autour des banques centrales (qui sont toujours et encore aux petits soins pour les investisseurs), des mesures de relance, de la dynamique de réouverture, de la demande en attente, des excellents résultats de sociétés au deuxième trimestre, des flux massifs entrants dans les actions et des montagnes de cash sur lesquelles les petits porteurs sont assis. Le discours baissier fait lui la part belle à la propagation du variant delta. On mentionne aussi les inquiétudes liées à l’efficacité des vaccins, le pic supposé de croissance, l’imminence probable du tapering, les vents contraires sur les marges des sociétés dus aux contraintes persistantes de la chaine d’approvisionnement, les pressions sur les prix des intrants et les valorisations, historiquement élevées.

Dans ce contexte, on assiste à une pression assez forte sur le pétrole, qui a vécu une folle semaine passée et tente tant bien que mal de relever la tête ce matin, le baril de WTI Light Crude traite à 67,36 dollars et reste bien fragile, ce d’autant plus que le dollar est en forme, revigoré par les craintes générales liées au virus et par le rapport encourageant sur l’emploi américain publié vendredi. La paire eur/usd traite à 1,1735, attention à ne pas casser 1,1704, le plus bas intraday du 31 mars. Du côté de l’or la situation n’est guère plus réjouissante, le métal jaune peine à relever la tête après son flash krash d’hier matin (tôt dans notre nuit). Il est tributaire des taux obligataires, qui remontent encore un peu (le 10 ans à 1,31%) et aussi du billet vert. Dans un tel contexte, l’or voit une zone de support à 1690 – 1680 dollars par once.

Au chapitre des secteurs, on retrouve sans surprise l’énergie dans les cordes, accompagnée par les industrielles, l’immobilier et les technologiques. Le podium du jour du SPX se compose des actions de la santé, notamment les firmes liées au vaccin comme Moderna (MRNA +17,1%), des valeurs de la consommation et des financières, qui ronronnent dès que les taux se mettent à remonter.

À propos de taux d’intérêts, Eric Rosengren, le patron de la Fed de Boston, déclare que la Réserve Fédérale devrait annoncer en septembre qu'elle commencera le tapering à l’automne, tandis que Raphaël Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, indique que les données sur l'emploi de vendredi sont «définitivement assez encourageantes» en ce qui concerne l'objectif de la Fed de «nouveaux progrès substantiels». Monsieur Bostic estime qu'une première hausse des taux est probable vers la fin de 2022 et se dit favorable à une réduction plus rapide des achats d'actifs. Le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, plaide en faveur d'un retrait progressif plus tôt que tard, ce qui pourrait permettre à la Fed d'être plus patiente dans le relèvement du taux des fonds fédéraux. À ce propos, demain est un jour important,  les données sur l'inflation seront au centre de l'attention. Les prix de base devraient augmenter de 4,3% pour l'année se terminant en juillet, ce qui représente un ralentissement par rapport à la hausse de 4,5% enregistrée pour l'année se terminant en juin. Notons enfin que, parmi les speakers du jour, seul Raphaël Bostic est un membre votant du FOMC cette année.

Le projet de loi bipartisane sur les infrastructures est en passe d'être adopté par le Sénat en début de semaine. Janet Yellen appelle le Congrès à relever le plafond de la dette. Les démocrates ont exclu le plafond de la dette du plan de dépenses de 3,5 milliards de dollars publié hier. Par ailleurs, les sénateurs Elizabeth Warren et Angus King présentent un projet de loi qui imposerait une taxe de 7% sur les bénéfices comptables des sociétés dont les revenus sont égaux ou supérieurs à 100 millions de dollars, et ils espèrent l'inclure dans le paquet de réconciliation des démocrates de 3’500 milliards de dollars. Rappelons que Joe Biden a proposé un impôt sur les bénéfices comptables de 15% au minimum pour les sociétés réalisant des bénéfices annuels de 2 milliards de dollars ou plus.

Le CDC relève au niveau le plus élevé l'avis aux voyageurs américains pour la France et Israël, tout en abaissant son avis pour le Canada. Le groupe consultatif de l'agence se réunit vendredi pour discuter des considérations relatives aux doses de rappel, rapporte l’agence Reuters. Le Canada étend les restrictions sur les voyages en provenance de l'Inde.

L'indice ZEW de confiance des investisseurs allemands d'août est attendu à 11h00, avant à 14h30 les chiffres de la productivité et du coût de la main-d'œuvre aux Etats-Unis.

Allianz: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 240 à 230 euros. Swisscom: Julius Baer relève son objectif de cours de 500 à 540 francs. Nestlé finalise l'acquisition des principales marques de Bountiful pour 5,2 milliards de francs. Dufry a perdu près de 500 millions de francs au premier semestre, à cause des restrictions sanitaires. AMC Entertainment dépasse les attentes avec le retour du public dans les cinémas. Vontobel relève son objectif de cours sur Geberit de 630 à 750 francs.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, à l’exception de Séoul, qui recule de 0,53%. Tokyo est de retour de son jour de congé et progresse de 0,24% à la cloche, Hong Kong gagne 0,87% et Shanghai grappille 0,35%. Le future SPX traite en très léger recul alors que l’Europe est indiquée inchangée à l’ouverture de 9 heures.

A lire aussi...