Le rally jusqu’à quand?

Axel Botte, Ostrum AM

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Après un début d’année en fanfare, le rally des actifs risqués faiblit en fin de mois. L’inflation reste une préoccupation.

Les deux premiers mois de l’année se soldent par une très bonne performance des actifs risqués. L’Euro Stoxx 50 concurrence le Nasdaq. A l’instar des 7 magnifiques outre-Atlantique, les plus grandes capitalisations offrent une bonne visibilité sur leurs marges bénéficiaires pour des multiples de valorisation inférieurs à la technologie américaine. Ces valeurs de croissance ont résisté à la remontée des taux à long terme consécutive à la révision des anticipations de taux directeurs. La croissance forte aux Etats-Unis et, plus encore, l’inertie de l’inflation réduisent les anticipations d’allègement monétaire. Les Banquiers centraux continuent d’appeler à la prudence. Leur message a permis de réaligner les anticipations avec la trajectoire projetée par la Fed et de réduire la probabilité d’un mouvement rapide de la BCE. Le T-note à 10 ans oscille autour de 4,30%. En zone euro, le niveau de 2,50% sur le Bund a ravivé l’intérêt des investisseurs.

L’inflation de la zone euro tarde à se modérer

La deuxième estimation du PIB américain au quatrième trimestre ressort à 3,2%. La consommation privée a été revue en hausse à 3% comme le logement. Les dépenses d’équipement apparaissent décevantes, compte tenu du rebond de l’investissement des entreprises en structures (+7,5%). Le solde extérieur apporte 0,3pp de croissance. Les données de janvier indiquent un ralentissement de la consommation des ménages (-0,1% en termes réels). La confiance des ménages semble affectée par la situation politique délétère. Cependant, le revenu nominal mensuel progresse d’1%, ce qui présage d’un rebond en février. Le déflateur ressort à 2,4%. L’ISM manufacturier recule en revanche à 47,8. En zone euro, les indices des directeurs d’achat mensuels attestent d’une amélioration conjoncturelle. Le secteur manufacturier semble sortir graduellement de l’ornière. A l’instar de l’indice des prix à la consommation (IPC) américain de janvier, l’inflation de la zone euro tarde à se modérer. La hausse de l’indice des prix atteint 2,7% en février, voire 3,1% hors éléments volatiles.

Le billet vert reste sur ses points hauts avec un euro aux alentours de 1,08 dollar. A l’opposé, le yen replonge.

Le relèvement des anticipations de taux n’aura pas engendré de défiance envers les actifs risqués. Le fort rebond depuis fin octobre avait pourtant été largement alimenté par les espoirs d’allègement monétaire. Les actions européennes gagnent jusqu’à 8% pour l’Euro Stoxx 50 qui se pose en alternative aux 7 magnifiques. Le Nikkei marque des records historiques au niveau des 40’000 points grâce à un yen toujours faible (150 contre le billet vert). Aux Etats-Unis, la saison des résultats se termine avec davantage de surprises favorables sur les bénéfices que sur les ventes. Les bénéfices montent de 7% sur un an.

Sur les marchés de taux, le T-note s’équilibre autour de 4,30% en fin de semaine. Les anticipations du marché sont désormais en ligne avec les projections du FOMC. On note une légère pression à la repentification de la courbe. Le Bund suscite des intérêts acheteurs autour de 2,50%. Il semble peu probable de retrouver le niveau de 3% qui avait coïncidé avec les sommets au-delà de 5% sur le 10 ans américain. Parallèlement les swap spreads se rétrécissent à 35pb. Les spreads souverains sont stables à des niveaux réduits. Le succès d’émission des BTP Valore (plus de 18,3 milliards d’euros demandés) contribue au resserrement des spreads sur le BTP italien (143pb). Les maturités des BTP Italia, en avril et octobre, permettront au Trésor de solliciter de nouveau l’épargne des ménages. L’OAT se maintient sous les 50pb à 10 ans. Le marché semble toujours ignorer le risque de dégradation (des perspectives) alors que Moody’s et Fitch actualiseront leurs opinions le 26 avril.

Le marché du crédit consolide sur des niveaux serrés. Le spread contre swap du crédit européen remonte à 86pb. Les flux sur les ETF spécialisés indiquent des prises de profit. Le niveau de l’iTraxx (55pb) semble cependant indiquer qu’un potentiel de resserrement subsiste. La performance du high yield s’estompe également après une réduction de 50pb des primes depuis le début de l’année.

Enfin, le billet vert reste sur ses points hauts avec un euro aux alentours de 1,08 dollar. A l’opposé, le yen replonge. La Banque du Japon peine à convaincre les marchés d’une sortie rapide de la politique de taux négatifs.

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