Un S&P 500 record

Axel Botte, Ostrum AM

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Les marchés poursuivent leur tendance à la hausse grâce à l'amélioration des perspectives de croissance.

©Keystone

 

L'environnement de marché reste favorable au risque. La hausse des taux d'intérêt (+15 points de base), dont les deux tiers dépendent des rendements réels, semble saluer la reprise de l'activité manufacturière mondiale. La croissance soutenue aux Etats-Unis stimule la hausse des cours des actions. Le S&P 500 a atteint un nouveau record historique de plus de 5’000 points.

Contrairement à la hausse de l'automne, les actions augmentent malgré la hausse des taux d'intérêt à long terme et du dollar. Le Bund (2,36%) participe à la remontée des taux d'intérêt, qui atteint désormais 34 points de base en 2024. Les spreads des obligations d'Etat ont peu évolué, mais les spreads des swaps et des crédits ont poursuivi leur évolution positive. Les spreads de la dette émergente en dollars se sont également réduits à 390 pb. Le yen est repassé au-dessus de 149,50, signe de défiance vis-à-vis de l'engagement de la BoJ à mettre fin aux taux d'intérêt négatifs.

Nette amélioration du pouvoir d'achat

Les dernières enquêtes de conjoncture indiquent que l'activité a atteint son point bas cyclique au début de l'automne. La zone euro semble enfin sortir de la stagnation économique qu'elle connaît depuis le quatrième trimestre 2022. Au sein de l'Union monétaire, les écarts de croissance entre l'Allemagne, qui s'est contractée de 0,3%, et l'Espagne, qui a connu une expansion de 0,6% entre octobre et décembre, restent considérables. Après un dernier trimestre faible, l'INSEE français prévoit une légère reprise (+0,2%) pour le premier semestre 2024. La clé sera la reprise attendue de la consommation. L'évolution des salaires semble indiquer une nette amélioration du pouvoir d'achat.

Les salaires soulèvent la question de la persistance de l'inflation.

Le maintien de l'emploi et la stabilisation, voire la baisse, du taux d'épargne l'année prochaine pourraient même renforcer la reprise de la demande. Les salaires soulèvent la question de la persistance de l'inflation, dont la baisse espérée par les autorités monétaires semble nécessiter une réduction des marges bénéficiaires. Aux Etats-Unis, l'indice ISM du secteur des services continue d'indiquer une forte croissance, qui devrait atteindre 4,2% au premier trimestre selon les premières estimations de la Fed d'Atlanta. L'emploi et l'assouplissement des conditions de crédit bancaire plaident en effet pour la poursuite de l’expansion économique observée au second semestre 2023.

L'inflation reste la principale préoccupation de la Fed

La surprise est venue du ralentissement du crédit à la consommation, qui pourrait présager une inflexion des ventes au détail. L'inflation reste la principale préoccupation de la Fed. La révision des facteurs saisonniers de l'IPC indique une désinflation légèrement plus rapide à la fin de l'année dernière. Néanmoins, les ISM indiquent un regain de pression sur les prix des intrants.

L'assouplissement attendu de la politique monétaire n'est plus le principal moteur.

Les marchés financiers poursuivent leur tendance à la hausse grâce à l'amélioration des perspectives de croissance. Le rallye des marchés boursiers a changé de nature, de sorte que l'assouplissement attendu de la politique monétaire n'est plus le principal moteur de la revalorisation des actifs. Les actions résistent à la reprise du dollar américain et à la diminution du nombre de baisses de taux d'intérêt attendues. L'augmentation du volume d'émission des T-Notes a toutefois été bien accueillie par le marché. L'emprunt américain à 10 ans semble avoir trouvé un équilibre aux alentours de 4,20%. Le sentiment des acteurs les plus actifs sur le marché des Treasuries était également équilibré après le rebond de 30 pb en 2024.

La pénurie du collatéral le plus sûr semble terminée

Outre la composante prix de l'indice ISM, le prix du baril de pétrole Brent a également augmenté de 4 dollars. Les contrats à terme sur les Bunds se sont établis à 2,35% dans l'attente du budget allemand. Les spreads de swap ont tendance à se resserrer. La pénurie du collatéral le plus sûr semble terminée. Avec des spreads de swap proches de 40 pb, un retour à la norme pré-covid semble possible en fin de l'année. Les spreads des obligations d'État restent stables.

De nombreux acteurs du marché estiment que les spreads des obligations d'Etat sont attrayants par rapport aux swaps. Les syndications s'allongent (Belgique, Espagne 30 ans). En raison de la forte demande, près d'un quart des programmes annuels peuvent déjà être couverts. Les écarts de crédit sont stables à environ 90 pb par rapport aux swaps. Les émissions sont faciles à placer. En ce qui concerne les obligations à haut rendement, le marché primaire reste inexistant et les flux entrants font grimper les prix malgré certaines tensions spécifiques. La demande d'AT1 reste forte.

Croissance annuelle des bénéfices de 5%

Les actions atteignent des niveaux record. Les publications disponibles font état d'une croissance annuelle des bénéfices de 5%. L'EuroStoxx 50 progresse dans le sillage des résultats de Wall Street et des produits de luxe.

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