Les marchés européens en rouge, inquiets des perspectives économiques

AWP

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Paris clôture en baisse de 0,70%, Francfort de 0,97% et Milan de 1,00%. Londres résiste mieux et termine stable (+0,02%). A Zurich, le SM fléchit de 0,55%.

Les bourses occidentales s’affichent en rouge mardi, lésées par des taux obligataires particulièrement tendus depuis les annonces de la banque centrale américaine la semaine dernière, décidée à maintenir ses taux élevés plus longtemps qu’anticipé par les marchés.

En Europe, Paris a clôturé en baisse de 0,70%, Francfort de 0,97%, Milan de 1,00%. Londres a mieux résisté et terminé stable (+0,02%). A Zurich, le SM a perdu 0,55%.

Wall Street a ouvert dans le rouge et vers 16H00 GMT, le Dow Jones lâchait 1,14%, l’indice Nasdaq cédait 1,24% et l’indice S&P 500 reculait de 1,14%.

«Le marché nous fait aujourd’hui une crise d’angoisse de politique monétaire», ironise Florian Ielpo, chargé de la macroéconomie au sein de Lombard Odier IM.

«Toutes les banques centrales ont sifflé le début de la phase de fin de cycle [de hausses des taux] la semaine dernière» et c’est désormais «un vol en avion dont on ne connaît pas la durée», poursuit l’économiste.

La plus influente d’entre elles, la Réserve fédérale (Fed) américaine, a annoncé mercredi dernier maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25-5,50%, tout en anticipant une hausse supplémentaire d’ici la fin de l’année, ainsi que des taux légèrement supérieurs à 5,0% en 2024, un niveau plus élevé que prévu.

Ces annonces ont notamment soulevé des inquiétudes quant aux «coûts de financement pour les entreprises», dans le sillage de la hausse des taux réels, qui sont «les taux actuels à long terme dont on soustrait le niveau d’inflation», explique Florian Ielpo.

Par exemple, les taux réels en Allemagne «ont dépassé les 0,3% il y a deux jours, alors qu’il y a deux ans ils étaient à -2%», ajoute-t-il.

Or, lorsque le «coût du financement progresse, on investit de moins en moins, on a de moins en moins de perspective de croissance et c’est une autre dynamique qui se met en place, la dynamique de la récession», détaille Florian Ielpo.

Dans ce contexte, les investisseurs prennent alors moins de risques sur les marchés d’actions, d’autant plus que les records s’accumulent sur le marché obligataire. Mardi, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans a atteint un nouveau sommet, à 4,56%, une première depuis octobre 2007; celui de l’échéance à 30 ans est monté jusqu’à 4,68%, un record depuis 2011.

En Europe, le taux d’intérêt de l’emprunt de l’Etat allemand à dix ans a atteint les 2,82%, au plus haut depuis 2011 aussi et s’établissait à 2,80% vers 15H50 GMT.

L’immobilier à la cave

Les géants allemands de l’immobilier Vonovia (-5,18%), LEG Immobilien (-5,48%) et TAG Immobilien (-7,84%) ont été délaissés alors que les taux d’intérêt pèsent à nouveau lourdement sur le secteur.

Ford se veut bon élève

A la cote, Ford se tassait (-0,59%) malgré une déclaration volontariste du constructeur, qui s’estime mieux positionné que ses deux concurrents General Motors (-1,48%) et Stellantis (-0,40%) pour parvenir à un accord sur une nouvelle convention collective avec le syndicat UAW (United Auto Workers), qui a lancé un mouvement de grève il y a près de deux semaines.

Coty sanctionné

Le groupe de cosmétiques Coty (-2,21%) payait l’annonce, lundi, de l’émission de 33 millions d’actions nouvelles, conjointement à sa prochaine introduction à la Bourse de Paris. Cette double cotation (avec New York) doit permettre à Coty de diversifier son actionnariat. Le produit de l’augmentation de capital sera dédié au remboursement de sa dette.

Le pétrole en hausse

Quelques jours après que les deux références mondiales de l’or noir aient atteint leurs plus hauts niveaux depuis novembre, les prix du pétrole s’affichaient en hausse vers 15H50 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, prenait 0,56% à 93,81 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, gagnait 0,85% à 90,42 dollars.

Mardi, le billet vert évoluait à ses plus haut niveaux depuis mars face à la monnaie unique, à 1,0572 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 0,61% à 26.129 dollars.

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