Les marchés européens accusent le coup après les annonces de politique monétaire

AWP

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Paris lâche 1,59%, Francfort 1,33% et Milan 1,78%. A Zurich, le SMI cède 0,62%.

Les marchés mondiaux montrent des signes de tensions jeudi après une série de décisions monétaires qui laissent présager que les taux directeurs resteront élevés plus longtemps que prévu.

Wall Street s’affiche en rouge depuis l’ouverture. Vers 15H55 GMT, le Dow Jones cédait 0,47%, l’indice Nasdaq 1,20% et l’indice élargi S&P 500 1,01%.

En Europe, Paris a lâché 1,59%, Francfort 1,33% et Milan 1,78%. A Zurich, le SMI a cédé 0,62%.

Londres a un peu mieux résisté (-0,69%) après l’annonce par la Banque d’Angleterre (BoE) d’un statu quo sur ses taux directeurs, qui restent à 5,25%, une surprise et une première pause depuis le début de son cycle de relèvements des taux lancé en décembre 2021.

L’annonce a cependant eu un «effet mixte sur le marché» qui s’interroge sur la crédibilité de la BoE, souligne Anne Beaudu, gérante obligataire d’Amundi.

En réaction, la livre reculait de 0,37% à 1,2298 dollar vers 15H50 GMT et a touché un nouveau plus bas depuis plus de cinq mois.

Mercredi, la plus puissante des banques centrales, la Réserve fédérale (Fed) américaine, a décidé de maintenir ses taux à leur niveau actuel.

Compte tenu de l’objectif réaffirmé de ramener l’inflation vers les 2% et «dans un contexte où le prix du pétrole repart à la hausse, Jérôme Powell (le président de la Fed, NDLR) a laissé entendre qu’une hausse des taux restait toujours possible d’ici la fin de l’année», souligne Aurélien Buffault, directeur des gestions obligataires de Delubac AM.

La Fed a aussi prévenu qu’après 2023 ses taux devraient baisser moins rapidement que prévu jusqu’à présent car la croissance aux États-Unis cette année devrait être deux fois plus forte que ses anticipations en juin.

Ailleurs dans le monde, la banque centrale suisse a elle aussi laissé ses taux inchangés jeudi, tandis que les banques centrales de Suède et de Norvège ont relevé leurs taux de 0,25 point de pourcentage.

«On est un peu partout au même stade: proche de la fin du cycle monétaire mais avec des incertitudes quant à la nécessité d’une ou deux hausses de taux supplémentaires et sur combien de temps les taux vont rester aussi haut», commente Anne Beaudu.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts des États atteint des plus hauts depuis plusieurs années. Le taux américain à 10 ans a atteint un sommet depuis 2007 et évoluait autour de 4,47% vers 15H50 GMT tandis que l’échéance à deux ans a touché son plus haut depuis 2006 (5,14%).

L’équivalent allemand à 10 ans s’établissait à 2,74% contre 2,70%, après un plus haut depuis 2011.

Le luxe au ralenti

Le secteur du luxe s’affiche en rouge vif jeudi, pénalisé notamment par une note d’Oddo BHF qui observe un «ralentissement affectant tous les acteurs».

Les analystes d’Oddo BHF estiment notamment que leurs attentes concernant Hermès et Moncler étaient trop élevées et ont abaissé leur recommandation. Leurs actions ont perdu respectivement 5,85% à Paris et 2,15% à Milan.

LVMH a reculé de 1%, Burberry de 1,91% et Salvatore Ferragamo de 2,50%.

Arm perd pied

Après l’euphorie du premier jour de Bourse, le temps se couvre pour le concepteur britannique de microprocesseurs Arm, qui perdait 4,59% vers 15H45 GMT à New York à 50,47 dollars, soit en dessous de son prix d’introduction en Bourse (51 dollars). Depuis la clôture de sa première séance, Arm a reculé de 18% et perdu plus de 11 milliards de dollars de valorisation boursière.

Restrictions russes sur le pétrole

Les prix du pétrole sont repartis à la hausse après un léger répit depuis mardi.

Vers 15H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,17% à 93,69 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, progressait de 0,68% à 90,29 dollars.

Le gouvernement russe a annoncé des restrictions aux exportations concernant l’essence et le gazole, ce qui a accru la nervosité sur un marché du pétrole déjà tendu en raison des réductions volontaires de production de l’Arabie saoudite et de la Russie.

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