Les marchés européens confrontés à des taux obligataires élevés

AWP

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Paris termine en baisse de 0,85%, Francfort de 0,98% et Londres de 0,78%.

Les bourses européennes ont clôturé en repli lundi face à la poussée des taux obligataires entraînés par la perspective d’une politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) restrictive pour plus longtemps qu’espéré, tandis que Wall Street regagnait du terrain après avoir ouvert en baisse.

En Europe, Paris a terminé en baisse de 0,85%, Francfort de 0,98% et Londres de 0,78%. A Wall Street, après une ouverture dans le rouge, la place boursière américaine regagnait le terrain positif: vers 16H10 GMT, le Dow Jones était stable (+0,02%), le Nasdaq gagnait 0,41% et le S&P 500 0,32%.

«Les marchés actions ont reculé aux Etats-Unis comme ailleurs» face à la «perspective d’une évolution à la hausse des taux directeurs» de la Fed et de leur «maintien à ce niveau pendant une période prolongée», résume William de Vijlder, directeur de la recherche économique de BNP Paribas.

La semaine dernière, l’institution monétaire américaine a en effet annoncé maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25-5,50%, tout en anticipant une hausse supplémentaire d’ici la fin de l’année, et des taux légèrement supérieurs à 5,0% en 2024, un niveau plus élevé que prévu.

C’est depuis «la ligne conductrice des marchés, et celle qui va nous accompagner encore longtemps», note Guillaume Chaloin, directeur des gestions actions de Delubac AM.

Face à la perspective de taux élevés sur une longue période, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans s’est hissé jusqu’à 4,53% sur le marché obligataire, son plus haut niveau depuis près de 16 ans.

En Europe, le taux d’intérêt de l’emprunt de l’Etat allemand à dix ans s’établissait à 2,79%, après avoir atteint un plus haut depuis juillet 2011 à 2,81% un peu plus tôt. L’équivalent français est aussi monté à un pic depuis janvier 2012 (3,36%). A Zurich, le SMI a fini à l’équilibre.

La Chine mine les investisseurs

L’action du promoteur immobilier chinois Evergrande s’est écroulée de 21,82% à la Bourse de Hong Kong, après avoir annoncé un blocage dans son plan de restructuration destiné à garantir sa survie, ce qui a fait plonger tout le secteur immobilier, ainsi que les entreprises dont l’activité est liée à l’économie chinoise.

«Malgré les nombreuses interventions politiques et mesures de soutien, le marché immobilier chinois ne peut pas vraiment se stabiliser. Ces difficultés pèsent sur la reprise économique en Chine, sur la consommation intérieure et donc sur les espoirs de reprise conjoncturelle des entreprises européennes dépendantes des exportations», détaille Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les secteurs minier et du luxe accusaient le coup en particulier. Rio Tinto a reculé de 1,89% à Londres, Anglo American de 1,31%, BHP de 1,39% et ArcelorMittal de 1,33% à Paris.

LVMH a perdu 2,59% à Paris, Burberry 4,51% à Londres, Moncler 2,09% à Milan. Le français Kering (-4,54%) était de plus pénalisé par un abaissement de la recommandation de Bank of America.

Amazon tourné vers l’IA

A la cote, parmi les capitalisations géantes du secteur technologique, Amazon tirait son épingle du jeu (+1,67%), après avoir dévoilé un investissement majeur dans la start-up d’intelligence artificielle (IA) dite générative Anthropic.

Selon le Wall Street Journal, le groupe de Seattle va injecter immédiatement 1,25 milliard de dollars et pourrait faire monter sa mise à 4 milliards de dollars en fonction de certains critères.

Ailleurs à Wall Street, Netflix (+0,82%) profitait de l’accord de principe entre le syndicat des scénaristes de Hollywood et les studios, qui doit mettre fin à une grève entamée il y a près de cinq mois. Disney (-0,65%), Paramount Global (-2,02%) et Warner Bros Discovery (-3,51%) étaient tous dans le rouge.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les prix du pétrole hésitent, entre restrictions de l’offre et inquiétudes sur la demande. Vers 16H05 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre cédait 0,16% à 93,12 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, reculait de 0,34% à 89,72 dollars.

L’euro perdait 0,59% face au dollar à 1,0590 dollar pour un euro.

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