La chronique des marchés de Vontobel au 15 janvier

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq -0,94%, SPX -0,53%, Dow -0,36%, Russell -1,01%, SOX -1,55%, Eurostoxx -0,48%, SMI -0,77%.

 

Wall-Street recule légèrement et c’est avec grand intérêt que nous prenons connaissance des résultats trimestriels de Citigroup. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas stellaires. Mon dieu les revenus! Les volumes de trading en obligations reculent de 21%, oups…Un marché nerveux et déprimé aurait envoyé l’action à la cave. Et bien c’est au grenier qu’on la retrouve à la cloche, le titre Citigroup en hausse de 4%. C’est très intéressant car potentiellement un signe que le sentiment du  marché est suffisamment négatif, que beaucoup de négativité nous entoure encore et que la baisse du marché est peut-être bel et bien terminée. A suivre aujourd’hui Wells Fargo et JP Morgan. Le recul des indices US hier est principalement dû à la prise de conscience croissante que l’économie chinoise décélère, on parle d’ailleurs de mesures de soutien supplémentaires que Pékin pourrait décider rapidement. Le secteur bancaire se tient bien, ravi du comportement de Citi, les automobiles continuent de profiter de l’effet General Motors, notons que le salon de l’auto de Detroit a débuté et remarquons au passage que le deuxième meilleur nom du SPX hier est GoodYear (GT +2,73%). Le premier est mentionné ci-dessus… Les valeurs minières reculent à l’annonce du rachat de Goldcorp par Newmont Mining, surprenant. Les semi-conducteurs boivent la tasse après une note prudente de Morgan Stanley. Le secteur pharma est inquiet, les démocrates au Congrès veulent empêcher les hausses des prix de médicaments.

La volatilité reprend quelque peu du poil de la bête, l’indice VIX en hausse de 4,8%, le rendement de l’emprunt US à 10 ans reste stable à 2,70%, l’or somnole à 1288 dollars par once et le pétrole stagne à 51 dollars le baril (WTI Light Crude). Le dollar se tient relativement bien, le Dollar Index (DXY) en légère hausse à 95,67. La paire euro/dollar à 1,1457 et le Cable à 1,2877, les yeux de tous les cambistes de la planète étant tourné vers la Livre Sterling aujourd’hui, grand jour du vote du parlement britannique sur l’accord conclu entre la Première Ministre Theresa May et l’Union Européenne. Le résultat du vote sera connu ce soir, les chances de Madame May de convaincre ses pairs étant fort ténues. A suivre donc…

Au Brésil, l’indice Bovespa atteint un nouveau record historique alors que le Réal est au plus haut depuis trois mois. Je note que le gaz naturel a gagné 20% depuis vendredi, Winter is coming…Amis des FAANGs préparez-vous! Netflix publie ses résultats jeudi soir après la clôture de New-York. Pour mémoire, le titre a rebondi de 42% depuis le 26 décembre. Chez nos amis de Goldman, on est confiants et on pense que la compagnie va publier des résultats solides. Talking their book? Quoi qu’il en soit, chez Vontobel nous sommes à la vente sur la valeur, à mon grand dam mais c’est ainsi. On en reparle vendredi.

La chine inquiète: les importations de Pékin ont ainsi plongé de 7,6% en décembre par rapport à décembre 2017, tandis que les exportations ont baissé de 4,4%, des reculs plus forts que ceux prévus par les analystes. Le recul des importations traduit la faiblesse de la demande intérieure, tandis que celle des exportations est la conséquence des barrières douanières érigées en 2018 par les Etats-Unis aux produits chinois. Malgré ces taxes, les exportations vers les Etats-Unis ont augmenté sur l’ensemble de 2018 (+11,3%) tandis que les importations ont avancé de seulement 0,7%, entraînant une nouvelle augmentation de l’excédent commercial en faveur de Pékin. Cet excédent a atteint un nouveau record de 323,3 milliards de dollars contre 275,8 milliards en 2017, selon les données publiées lundi par les douanes chinoises.

Nous voici donc à l’orée d’une nouvelle saison de résultats de sociétés, qui pourrait ma foi nous décevoir en bien. Hormis cela, aujourd’hui nous suivrons le discours du président de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi. Aux Etats-Unis trois membres de la Fed s’exprimeront: Kashkari, George et Kaplan. Nous observerons l’indice US des prix à la production ainsi que l’Empire Manufacturing Index. Et bien évidemment, ce soir tombera le résultat du vote sur le Brexit.

Cette nuit et ce matin, les places financières asiatiques repartent vers le nord, encouragées par la bonne tenue du future SPX. Hong-Kong gagne 2%, portée par Tencent et les assureurs AIA et Ping An. En Corée, Samsung progresse de 2,6% et chatouille sa moyenne mobile à 50 jours, probablement un achat. La faiblesse du yen permet aux exportateurs comme Sony ou encore Kyocera de soutenir le Nikkei, qui progresse de 1%.

En Europe, les indices traitent en hausse de 0,4% sur l’Eurostoxx et 0,3% sur le SMI. Le secteur industriel sort du lot qui progresse de 1,3% alors que l’énergie recule de 0,3%. Lindt & Spruengli publie des résultats en ligne avec les attentes mais devient un peu plus prudente, l’action en recul de 4%. Geberit est dégradée par Berenberg à «Sell», l’action en baisse de 1,2%. A ce propos, après avoir émis son profit warning, Geberit a été dégradée par Goldman Sachs, UBS et Berenberg. Cela commence à faire un peu beaucoup pour un seul titre. Chez Vontobel nous avons une recommandation «Hold» et un objectif de cours à 410 francs. Geberit traite à 361 francs et a perdu 21% depuis son haut récent, perso j’aime ce titre. AMS poursuit son lent redressement, en hausse de 3,3% à 23,75 francs.

Et au chapitre du Muppet Show, le New York Times a révélé samedi qu’une enquête aurait été ouverte en 2017 par les services fédéraux sur le président américain pour déterminer s’il avait travaillé pour le compte de la Russie. Cette enquête aurait été ensuite rapprochée de celle du procureur Robert Mueller sur une possible collusion avec Moscou durant la campagne présidentielle de 2016. Donald Trump a réagi en se déchaînant contre l’ancien patron du FBI James Comey, qu’il a licencié peu après son arrivée à la Maison Blanche. «Wow, je viens juste d’apprendre dans le Défaillant New York Times que les anciens dirigeants corrompus du FBI, presque tous virés ou forcés à quitter l’agence pour de très mauvaises raisons, avaient ouvert une investigation sur moi, sans aucune raison ni preuve, après que j’eus viré ce Menteur de James Cormey, une ordure totale!»... «J’ai été bien plus dur au sujet de la Russie qu’Obama, que Bush ou que Clinton», assène encore Trump. «Peut-être plus dur qu’aucun autre Président. En même temps, et comme je l’ai souvent dit, s’entendre avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose. J’espère vraiment qu’un jour nous aurons de nouveau de bonnes relations avec la Russie!»

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