La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi à l’issue d’une séance volatile. Wall Street a connu un début de séance en légère hausse malgré des publications économiques en demi-teinte, mais a chuté en fin de séance à la suite de certains commentaires du président de la Fed. Jerome Powell a déclaré que la décision d'une pause en juin n'a pas été prise lors de la réunion et a ajouté qu'il n'est pas possible de dire avec confiance si la politique a atteint un niveau suffisamment restrictif. Il a également indiqué que les perspectives d'inflation ne justifiaient pas une réduction des taux.

Ces déclarations viennent contraster avec les trois baisses de taux anticipées par les opérateurs de marché d'ici la fin de l'année. La probabilité d'une nouvelle hausse des taux de la Fed le mois prochain est actuellement nulle selon l'outil FedWatch. Les prochaines statistiques officielles et le blocage autour du plafond de la dette aux Etats-Unis seront décisifs d'ici là.

Les banques régionales sont restées dans la tourmente avec PacWest, qui a accentué sa chute de plus de 50% hier à la suite d'informations selon lesquelles la banque californienne envisageait des options stratégiques, y compris une vente éventuelle. D'autres banques régionales ont également chuté, notamment Western Alliance (-23%) et Zions Bancorporation (-10%).

Les 11 secteurs du S&P 500 ont clôturé avec des pertes allant de 0,1% (santé) à 1,9% (énergie). Le secteur de la santé a été soutenu par un gain important d'Eli Lilly (+6,7%) après que l'entreprise ait fait part de nouvelles positives concernant une étude de phase 3 de son médicament pour traiter les premiers stades de la maladie d'Alzheimer.

Le prochain catalyseur majeur pour Wall Street sera les résultats d’Apple à la clôture des marchés ce soir. Foxxcon (principal fournisseur d’Apple), Qualcom, TSMC et Samsung ont récemment publié des résultats décevants et ont alerté sur la faible demande de semi-conducteurs, ce qui est de mauvais augure pour la demande d'iPhone.

Du point de vue de l’analyse technique, la tendance du Dow Jones est redevenue neutre à court terme, après un rebond jusqu’à ses plus hauts de l’année à environ 34000 points en mars et avril. Le ratio rendement/risque redevient toutefois en faveur des vendeurs sous cette zone de résistance, comme c'est le cas pour le S&P 500 et le Nasdaq Composite, qui plafonnent sous leurs plus hauts de février.

Un repli sous le creux de la semaine dernière à 33'230 points signalerait un retournement baissier à court terme et le prochain support majeur à surveiller serait le creux de mars à environ 31'450 points.

Au-delà des résultats d’Apple et des chiffres économiques sur l’inflation et la croissance, les négociations autour du plafond de la dette et l’évolution des banques régionales américaines seront des catalyseurs importants ces prochaines semaines.

La levée du plafond de la dette permettrait au Trésor américain de remprunter sur les marchés, ce qui drainerait la liquidité et devrait donc faire pression sur les marchés. Concernant les banques régionales, la situation sera à surveiller car à mesure que le secteur souffre en bourse, la valeur du capital de ces banques diminue, ce qui devrait accentuer le durcissement des conditions de crédit et donc freiner l’économie.