Tenir bon

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Les marchés actions américains reprennent du terrain. L’économie européenne tient bon. Les marchés émergents sont à la peine.

Les actions américaines ont terminé la semaine en territoire positif, le S&P 500 reprenant plus de 6%, après sept semaines consécutives de baisse. A contre-courant de chiffres globalement décevants pour les distributeurs américains, Macy’s a publié des résultats meilleurs que prévu, suscitant un rebond du secteur la semaine passée. En revanche, les perspectives sombres de Snap pour l’économie américaine ont entraîné un plongeon des valeurs technologiques en début de semaine dernière. Sur des marchés qui resteront volatils en raison de la dispersion des résultats, la bonne sélection des titres individuels reste primordiale. Nous privilégions donc la gestion active. Broadcom se prépare à acquérir la société de logiciels VMware pour USD 69,1 milliards – l’une des plus importantes transactions jamais réalisées dans le secteur de la technologie. Dans ce contexte, nous restons également positifs face aux hedge funds event-driven. Parallèlement, les marchés obligataires américains commencent à intégrer un ralentissement, la hausse des taux hypothécaires freinant déjà les ventes de logements neufs aux Etats-Unis. L’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan a également révélé un pessimisme accru. En conséquence, le taux des bons du Trésor américain à 10 ans a chuté bien en dessous de 3%. Toutefois, le compte rendu de la réunion de la Fed montre qu’elle compte poursuivre sur la voie de la hausse des taux, d’autant que les dépenses de consommation publiées vendredi dernier se sont révélées supérieures aux attentes et que le crédit à la consommation résiste.

En Europe, certains membres de la Banque centrale européenne (BCE) continuent d’évoquer une hausse des taux de 50 points de base (pb) en juillet, renforçant ainsi l’euro face au dollar. Les indices des directeurs d’achat (PMI) publiés la semaine dernière montrent que l’économie de la zone euro tient bon, principalement grâce au secteur des services. De l’autre côté de la Manche, le chancelier de l’Echiquier a annoncé un important plan de soutien de GBP 37 milliards visant à aider ceux qui souffraient le plus de la hausse des prix – huit millions de ménages recevront donc un versement de GBP 650. Cette mesure sera en partie financée par une taxe «temporaire» sur les compagnies pétrolières, mais les incitations à l’extraction de pétrole et de gaz au Royaume-Uni sont maintenues. Cette semaine, la reine Elizabeth fêtera ses 70 ans de règne.

Les investisseurs américains n’étant plus autorisés à accepter les versements liés aux obligations russes, les échéances de coupons à court terme – y compris l’échéance de USD 100 millions due vendredi dernier – pourraient placer la Russie en défaut de paiement. En Hongrie, le président Viktor Orban a imposé un impôt exceptionnel sur les bénéfices du secteur de l’énergie, ce qui a fait plonger de 15% le titre de la principale raffinerie nationale. Au Brésil, le PDG de Petrobras a été démis de ses fonctions quelques semaines après sa nomination par le président Jair Bolsonaro, ce qui témoigne de l’interventionnisme croissant du gouvernement sur les marchés. En Chine, les bénéfices industriels sont devenus négatifs, illustrant l’impact des confinements liés au covid sur l’économie domestique. Les valeurs technologiques chinoises se sont néanmoins redressées, malgré les mauvais résultats affichés par certains acteurs. Au sein du secteur immobilier, un promoteur a indiqué qu’il était contraint de restructurer une obligation arrivant à échéance en juin. Dans le sillage de cette annonce, le prix de l’obligation a perdu 65 pb en une séance, entraînant le secteur dans sa chute. Nous préférons les marchés développés aux marchés émergents.

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