Voyage dans le temps

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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L’OTAN reçoit deux demandes d’adhésion. La persistance de l’inflation plombe la technologie. La devise chinoise continue de dévisser.

Les tensions géopolitiques en Europe sont montées d’un cran la semaine dernière, quand la Suède et la Finlande ont confirmé leur intention d’adhérer à l’OTAN. Au cours du week-end, la Finlande a déclaré qu’elle déposerait une demande officielle en ce sens dans les jours à venir. L’adhésion des deux pays nordiques à l’alliance militaire doublerait la longueur de la frontière actuelle entre l’OTAN et la Russie. Mais la Turquie, membre de l’OTAN, a déclaré qu’elle bloquerait les demandes des deux pays. De son côté, la Russie a fait savoir qu’une telle démarche l’obligerait à renforcer considérablement ses défenses aux frontières.

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation (IPC) ont poursuivi leur ascension en avril, l’IPC s’avérant plus élevé que prévu en raison de l’augmentation des tarifs aériens. L’enquête de l’université du Michigan sur le moral des consommateurs américains, qui subissent les conséquences de l’inflation, a fortement déçu et atteint un plancher de dix ans. Les marchés ont accueilli avec sang-froid la hausse de 8,3% de l’IPC, permettant au rendement du 10 ans américain de clôturer la semaine sous le seuil psychologique des 3%. Les obligations à long terme ont ainsi enregistré une performance hebdomadaire positive. Néanmoins, l’indice S&P500 a reculé pour la sixième semaine consécutive, tandis que le Nasdaq – à forte composante technologique – sous-performait globalement. Le Vision Fund de SoftBank a affiché une perte historique de 27 milliards de dollars sur le dernier exercice fiscal, ce qui a conduit son fondateur à adopter un positionnement défensif. Dans le même temps, Elon Musk a suspendu son offre de rachat de Twitter en raison des doutes concernant le nombre réel de comptes utilisateurs. Les petites capitalisations ont également chuté, les investisseurs commençant à évaluer l’impact du resserrement monétaire sur la croissance. Les spreads des obligations à haut rendement aux Etats-Unis et en Europe se sont ainsi élargis au cours des dernières semaines, conduisant le segment high yield à finalement sous-performer le segment investment grade. Nous sommes négatifs face aux obligations à haut rendement.

En Asie, la diminution des cas de Covid à Shanghai a entraîné un rebond des actions chinoises. Cette reprise reste cependant fragile, en l’absence de mesures concrètes pour résoudre la crise du secteur immobilier et pour lutter contre la faiblesse de la demande de crédit. A cet égard, il convient de noter que le segment high yield immobilier a perdu du terrain la semaine dernière en raison d’un nouveau défaut de paiement. Le recul du yuan, dont le cours au comptant a chuté de 1,8% la semaine dernière, constitue un autre indicateur des difficultés traversées par l’économie chinoise. La baisse de la devise atteint désormais plus de 6% depuis le début de l’année.

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